La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Ga:ette 295 1 95 La pr i se de Casai a p l us fai t de b i e n à V. A . R . par acc i den t q u ' on ne pensoit. L' homme des troi s b i l lets m'a dit q u ' i nfai l l i b lement l ' Espagnol8 entrera dans Casal, et que ce renard, sçachant b i en qu ' i l faut trois mi l le hommes pour conserver cette p l ace à son Ma i stre'), et qu ' i l ne peut fourn i r n i entretenir, i l faudra avoir recours à l ' Espagne. E t que cette pensée a fait user de tant de douceurs, et de civi l ité au Caracene 10c1. Le mesme m ' a d i t que le Roy n e s ' attache à aucun p l a i s i r part i cu li er\ e t q u ' i l s ' e n l asse à mesure q u ' i l l es goute; qu ' auj ou rd ' huy i l a ime l a chasse, e t demain i l aimera l e j eu , et a i n s i de s autres di vertissements . / ( f0 l V ) D' où i l infere qu ' il n ' aura poi n t d e favori par passion, parce que ces gens là ne se rendent mai stres de l ' esprit de l eu rs maistres que par quelques pour le service de l a France et pour la défen se du Piémont, on ne v i t pas un seul sou durant presque toute l ' année 1 65 2 . Ce ne fut que le 1 4 novembre 1 65 2 que l e suri n tendant de L a Vieu v i l le renouvela la promesse à l 'ambassadeur d e Savoie de « luy faire toucher, dans tout le moi s de janvier prochain, les cent quatorze m i l huict cens l ivres qui luy fà M . R . ] [étaient) deues en d ' Auphiné >> ( A .S. T. , Corte, le11ere Mi11is1ri­ Francia, rn . 5 8 , fasc . 7, cartège du sieur De Champs. l ett. 4/3 du 1 5 novembre 1 65 2 , à M . R . ) . Quel malheur, donc. lorsq u · on apprit la mort inattendue d u surintendant des finances, décédé le 2 j anvier 1 65 3 : toute epérance de Madame Royale de toucher cet argent parut s ' éteindre. Cf. la copie du long mémoi re que Chri stine de France expédia l e 1 8 janvier 1 65 3 au baron de Grésy. Oll l ' on retrouve les nouvelles appréhensions de la Duchesse : « La saison est s i avancée que, si on n ' agit des à cette heure, on ne pourra pas estre preparez à temps, et l ' argent et l e s soins q u ' on empl oyera pu i s . ou seront inuti lles. ou ne feront pas I ' e ffect qu ' on e n pourroit esperer, estant à craindre que les secours q u ' on pourra avoir n ·arriveront qu' aprés le coup mortel que nous aurons receu ( . . . ). Le Roy a besoi n icy d ' u n bon nombre de trouppes, q u i y soient arrivées pour cest Avril prochai n. qu' i l y ayt un fond asseuré pour le pai n et pour la subsistance et pour l ' éq u i page de 1 · art i l le r i e . q u i est abso l ume n t n ecessaire » ( A . S . T. , Corte, Letlere Ministri-Francia, m.59, cil., p. 5 5 7 ) . Heureusement, au cours de 1 65 3 . n · arriva plus un autre « coup mortel », comme la perte de Casai ( octobre 1 65 2 ) , mais les cent quatorze m i lle li vres non plus 1 Cf. la l ettre que Madame Royale écri v i t à son Ambassadeur. l e 5 décembre 1 653 : " De l l a parti ta d e l Delfi nato, n o n habbiamo ancora toccato un soldo » ( ibid., p. 840 ) . " Bail ly fait all usion a u marquis d e Caracène o u à Don Camillo Gonzague, parent d e Charles II de Gonzague-Nevers (cf. la note J ü ci-dessous). ' Le duc Charles I l de Gonzague. "' En effet. la Gazette même venait d ' anno ncer que Don Cami l l o G o n z a g ue . entré dans

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