La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gaz.erre 296 1 99 Tout abonde à present à Pari s2: le bled, qui coustoit douze escus l e setier1 i l n ' y a q u ' u n mois, ne s e vend maintenant que s i x , e t o n aperçoit bien par l e seren i té des vi sages , e t par l a petite \joie/h de nos bourgeoi ses, que la vente est de retour, et que c ' est le seul bien qui' ait eü passeport des enemis pour reveni r à Paris, avec quelques vaisseaux chargés de grain s . On con t i nue de se b i e n d i vertir à la Cour du mariage du marqu i s de Richelieu\ aux depen s de la duchesse d' Aiguillon'. Et, pour augmenter sa douleur, on y espere de voir b i en tost a l l iéd Mademoi selle Manc i ni'' à sa ' À la fin de novembre, le Consei l d' État du roi avait fait publier un arrêt « portant iteratives defenses à tous Gouverneurs et Officiers des troupes d'empescher le passage des bateaux qui aportf ai lent des provi sions en cette v il le, ni d' exiger aucuns nouveaux droits sur les peynes y mentionnées : sa Majesté n'oubliant aucun soin pour ( . . . ) procurer l ' abondance que son retour avoit fai t esperer ,, ( Gazette n° 1 4 1 . Paris 30 novembre 1 652, p. 1 1 1 6) . ' Le setier (ou septier) était u n e ancienne mesure d e capacité pour les grains (et l e s l iquides). de valeur très variable selon les régions, entre 1 50 et 300 l i tres. ' Jean-Bapti ste-Amador de Vignerot du Plessis, marquis de Richelieu ( J 632- 1 662), second fi ls du marquis du Pont-de-Courlay et de Marie-Françoise du Guémadeuc. Il fut maréchal de camp en 1 652, brigadier de cavalerie à la première création de cette charge en 1 657, gouverneur de Saint-Germain-en-Laye en 1 66 1 . Cf. PINARD. op. cit.. t.VI, pp. 353-354. Le 1 2 novembre 1 652, le marquis de Richelieu avait épousé à Paris. clans l ' église de Saint­ Eustache. Mademoiselle de Beauvais. « lui. présomptif héritier des grands biens de Madame la duchesse cl' Aiguillon » ( VALLIER, Journal. op. cit.. t.IV . p. 1 23 ). Pour faire cela, il avait résigné cieux cent mille l ivres de bénéfices à son cadet. le comte de Richelieu Emmanuel­ Joseph de Vignerot. Mais. au lendemain des noces. la duchesse d' Aiguilon enleva, dit-on, le jeune marié et l 'envoya en Italie pour interrompre cette liaison qu'elle n' acceptait point. Cf. les Mé111oires de Mademoiselle de Montpensier. op. cit.. p. 1 56. Une autre version (celle de la duchesse ) voulait, au contraire, que ce fut son neveu à se rendre chez elle. déjà repenti de son choix : cf. Paris, BNF. ms. f. fr. 25026. f0 l 74r et VALLIER. op. cit. . t.IV , p. 1 23. Quoi q u ' i l en soit, après avoir séjourné quelques temps en I talie pour servir son roi . Jean­ Baptiste revi nt aussitôt auprès de sa belle. bien que sa tante se füt empressée à chercher, à Turin. l a « collaboration » d ' une certaine Mademoiselle Ville. jeune femme dont le charme et les « mérites » étaient connus j usqu ' à Paris 1 (cf. la lettre du baron de Grésy datée 3 j anvier 1 653, 11°3/2 : A.S .T., Corte, Lettere Ministri-Froncia, m.60). 5 Sur l a duchesse d' Aiguil lon. voir notre gazette 277, n. 1 2. Le cardinal de Richelieu avait fai t ériger le duché d' Aiguillon en faveur de sa n ièce unique. en 1 638. Celle-ci, sans enfants. aurait pu transmettre ce duché à tel de ses héritiers mâle ou femelle q u ' i l l u i plairait de choisir. Puisque les mésalliances de ses neveux la rendirent furieuse. la duchesse institua pour héritière de son duché Marie-Thérèse de Vignerot. sa nièce. qui mourut sans avoir été mariée. Cf. Ch. LEVANTAL. Ducs et pairs . . . , op. cit.. p. 26 L . " I l s ' agirait d'Olympe Mancini ( 1 638- 1 708) , qui toutefois épousera Eugène-Maurice de Savoie-Carignan en 1 65 8 . C 'est une autre n ièce du Cardinal, Hortense Mancini ( 1 646- 1 699), qui se maria dans la suite avec Armand-Charles de La Porte.

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