La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga;:,ctte 296 20 1 On croit que le prince de Conti 1 11 accepte l ' amni stie, et Madame sa soeur aussi, et qu ' i l s souhaitent fort de ven i r à Paris autant pour se fai re absoudre du crime de lese-magesté1 1 que pour revoir leurs bons amis. II est vray qu'on adj oute que l e prince de Conti s ' attache à une haute devotion, et que Madame de Longue-Ville fait la derniere diligence pour se bien mettre dans l ' esprit de \Monsieur/ son mari . On se lasse enfin de tout1 ' . / ( f0 1 v ) Les u n s attendent impatiemment l e retour d e M. l e C[ardinall, e t les autres avec grande patience. Les gail l ards publient que son entrée tri umphante doit estre precedée par quantité de bateaux chargés de bled, dont il fera present au peti t peuple. Une chose me le fai t desirer: c ' est pour l ' in terest de Y.A . R . , car je crois qu ' i l pourrait hâter l e paiement de ses 1 1 4./m. francs , que l e S ur< i n>tendant essai e encore de reculer j usques au mois de Mars . Et l ' homme des billets m' a d i t que ce Surintendant ne bat p l u s que d ' un e a i s l e 1 1 • On parlo i r de 111 Armand de Bourbon, prince de Conti ( 1 629- 1 666), lils cadet d'Henri II de Bourbon, prince de Condé et de Charlotte-Marguerite de Montmorency. et donc frère du Grand Condé. Destiné à l ' Église, il espéra obtenir le chapeau de cardinal de l a cour ( 1 649) . Déçu dans son attente, il quitta le peti t collet pour l 'épée et se railla à côté de son frère et de son beau frère, le duc de Longuevi lle. dans leur rébellion frondiste. li fut arrêté avec eux et libéré en 1 65 1 . Il tenta en vain de justifier le prince son frère auprès du Parlement et auprès du roi ; son échec l u i fit reprendre l a l utte. Lorsque le roi rentra à Paris. i l refusa l ' amnistie et fut accusé de lèse-majesté. li signa enfin la paix le 20 juillet 1 653. L'année successive, i l accepta d'épouser une n ièce de Mazarin. Anne-Marie Martinozzi. Le Cardinal le mi t alors à la tête des armées françaises en Catalogne ( 1 65 5 ) et en Piémont ( 1 65 7 ) ; gouverneur de Guyenne, Conti succéda à Condé comme grand maître de France ( 1 656). Il mourut après avoir acquis une grande popularité en administrant sa province du Languedoc avec sagesse et justice. Cf. le Dictionnaire du Grand Siècle. op. cit., pp. 398-399 et DUC DE LA FORCE. Le Grand C o n t i . Paris, 1 928, rééd. 1 948. 1 1 Le 1 3 novembre 1 65 2 , les princes de Cont i , de Condé et leur sœur. l a duchesse de Longueville. avaient été déclarés coupables de lèse-majesté et leurs biens confi squés. Cf. A. CHÉRUEL, Histoir!:' de Franc!:' sous le ministèr!:' . . . . op. cit., t . I , p. 37 1 ; cf. aussi la Déclaration ( . . . ) contre les princ!:'s de Condé. de Contv. ( . . . ) qu'on a déjà citée dans la note 3 de la gazette 293. 1' La Guyenne et Bordeaux finiront pour capituler en juillet-août 1 653. Cf. D. de COSNAC. Mémoires, op. cit., t.I, pp. 70- 1 1 2. 1·' Depui s quelque temps déjà. on pensait ôter l a surintendance au duc de l a Vieuville, qui l a possédait depui s 1 65 1 . Au mois d ' août 1 65 2 , par exemple, l e surintendant avait été réprimandé à cause de la condui te un peu négligée qu'il tenait au Parlement et à cause de la qualité de son éloquence : cf. le Conlrat ./àit et passé en la 1·ille dl:' Pontois!:', le 13. Auust
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