La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Ga::.etre 296 203 Madame, y eut un petit trou , et se s ervi t de cette faveur pour admirer l e caprice de l a fortune qu i elevoit à mes yeux un fils d e marchand sur u n fi ls d ' u n duc, et sur un nepveu du feu c ard[inal] de Richel ieu. 11La Cour est fort grosse à B lois. On voudrait bien ici la dissiper par le retour de Monsieur, qu' on presse fort de venir, mais i l n ' en veut rien fai re, et est tres outré. M . de Valon 1%'', et les principaux officiers de l ' armée de Mons' sont demeurés en Flandre. / (f0 3r) Madame la duchesse d ' Aigu i l lon est dans une étrange consternation. Mons' Le Telier la fût voir, i l y a quatre jours211, \et/ luy d i re de la part du Roy que, pendant qu'elle avait laissé' agir la j ustice dans les voies ordinaires, et natureles, pour la decision de la validité ou i nvalidité du mariage1 de son nepveu avec Mad"11e de B eauvai s2 1 , il ne s ' estoit po i n t remué ma i s que, années du roi ( 1 652). il fut ensuite grand bailli de Picardie ( 1 653) et gouverneur cl'Amiens. On le nomma marquis de Bar vers la fin de sa vie. Cf. PINARD, op. cit., t . I V. pp. 1 49- 1 50 : CHÉRUEL. Histoire . . . sous le ministère . . . . cit., t . L pp. 9 1 -92. '""' Sur ce personnage, cf. la gazette C. note 1 6. 2" Le 1 9 novembre 1 652. « le marquis de Richelieu ! était] encore ù Rueil. où le grand maistre de l ' artillerie [allait] et [venait] pour tascher d ' accommoder son affaire » ( c ' est-à-dire, l ' annulation de ses noces avec Mademoiselle de Beauvais). Mais. en même temps. Madame de Be auvais obt i n t que la reine se déclarât en faveur de sa fil l e et q u ' e l l e envoyât, le 25 novembre, M ichel Le Tel lier à la duchesse cl 'Aigui llon. CL ms. f. fr. 25026, cit., ff 1 76r et 1 78r. '' Anne-Jeanne-Baptiste de Beauvais, fille de Pierre de Beauvais, et de Catherine Henriette Bellier, première femme de chambre de la reine. Filleule de la reine et de Gaston d'Orléans. e l l e venait de se marier. À peine âgée de qu inze ans. elle avai t épousé le marqu i s de R ichelieu (fort jeune lui aussi ) le 1 2 novembre 1 65 2 (le contrat avait été signé le 6 du même mois ) . L'étonnement pour ce mariage fut grand dans tout Paris. La Grande Mademoiselle, par exemple, écrivit ainsi clans ses Mémoires : « Quoique cette fille soit jolie et aimable. elle n ·est pas assez bel le pour faire passer par-dessus mi Ile considérations qu ' i l devoit avoir [le marquis de Richelieu] » (Mémoires de Mademoiselle de Monlpensier, op. cit.. p. 1 56). Toujours à propos du mariage du marquis de Richelieu, le chevalier de Sévigné écrivit à Madame Royale. le 22 novembre 1 65 2 : « Pour son act ion. c 'est un emportement qui l a l u i a faict faire : ma i s . comme ] ' impudense de s e s personnes l a firent clescouvrir avant qu'ele lsic] fut complete, et que Madame sa tante, qui est la plus i l l ustre femme pour le merite que nous ayons en France, eut le temps de lui en faire cognestre toutes les laideurs, il s ' est resolu de laisser faire la justice. les docteurs de la Sorbone luy ayant s igné que son mariage ne valoit rien ( . . . ). Il perdra tout lies biens clont sa tante le fai sa i t son heritier universel ] s'il ne tient ferme et s ' i l ne quite l a fille d'une femme qui est l 'execration de la cour, dont l a grande mere estoit fripiere. Jugés s i l ' assorti ment n' est pas abominable » (O. BRAND I , Les lettres du cheFalier de Sévigné . . . . mémoire de d i plôme cit.. lett.LIV. pp. 3 2:1-324).

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