La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Jnrroducrio11 1 9 Casai : d ' une part, e l l e se garantit une formidable tête de pont e n I tali e , capable de menacer directement les domaines que les Espagnols possédaient dans la Péninsule ; d ' autre part, elle atti ra inexorablement la cour de Turin dans sa sphère d ' i nfl uence. D'ail leurs, le duché de Mantoue devint lui aussi un É tat vassal de Louis XIU, et son duc Charles de Nevers ne fut q u ' u n souverain fantoche. Telle était la situation que les successeurs de Charles de Nevers se trouvèrent à gérer à sa mort, survenue en 1 637 . Le pouvoir passa dans les mains d ' un e nfan t , Charles I I I de Gonzague-Nevers, fi l s de Charles de Rethel et de Marie de Gonzague , ce qui imposa à cette dern ière d i x a n s de régence . Pendant cette période, Marie tenta de récupérer une certaine autonomie de gestion pol itique et d i plomatique, e n manœuvrant prudemment entre l a France, l 'Empire et l ' Espagne. Elle arriva même à s' accorder en secret avec les Espagnols pour s ' emparer de Casai , grâce à leurs contingents armés. Le proj et, cependant, échoua deux fois et le Montferrat fut lai ssé à la merci des milices étrangères. L' on comprend a lors pourquo i l ' affa i re de Mantoue et du Mon tferrat s ' envenima plus que j amais. au lendemain des négociations de Westphalie ( L 648) . Cette paix célèbre, qui mit un terme à l a guerre des Trente Ans et qui allait modifier sens i blement les équilib res du continent, n ' apporta que peu d ' avantages au d uc hé savoyard, pu i squ ' el le reprodu i s i t l e traité de Cherasco dans ses parties les plus défavorables. Il est v rai que quelques places ren trèren t sous le contrôle p i émontais (Tri no, Avi g liana. Susa, le fort de Gravere, Chivasso et la roque démantelée de Cavour), mais Pignerol demeura entre les mains des Françai s. La France s' engagea à dédommager l es Gonzague des terr i to i res du Mon t fe rrat qu ' il s devaient céder aux P iémontai s, et l ' Emp i re promi t de donner au nouveau duc de Savo i e , Charles-Emmanue l I I , ! ' i nvestit ure de ces territoires. Cependant, pa r l a suite, n i l ' une n i l ' autre ne réali sa s e s promesses. Charles-Emmanuel I I , t r è s i rrité, re fu s a a lors de rat i fi e r les traités. ma i s i l n e réus s i t pas à soustraire son duché à la forte empri se française qui ! ' étouffait. Les troupes de Louis XIV cont i nuèrent ainsi à traverser le Piémont pour aller secourir leurs garni son s . De p l u s , en tant q u ' al li ée des França i s , la S avoie dut poursuivre l a gueITe contre l ' Espagne, en Lombardie, sans trop de secours de la part de Mazarin , qui était occ upé à l ' intérieur à contrer les troubles de la Fronde. Ce fut alors que l a régente, Christine de France, songea à d ' autres all iances : en 1 650, e l l e consentit au mariage de sa fil le Adélaïde avec le prince de B avière ; en 1 65 1 , le duché de Savoie renouvela sa l igue

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