La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga:e11e 298 209 en faveur d ' un mien parent' pour une affaire tres fascheuse", et j ' avoue que je ne meritois pas cette faveur. Vostre generosité, Monsieur, est en cela plus singu l iere, et plus l ouable, puisqu ' e l le est p l us pure, et plus degagée des interests humains. Je prie Dieu / ( f0 1 v ) qu ' i l soit l uy mesme vostre recompense, et qu' il supplée par sa bonté à mon impuissance. C'est, Monsieur, tout ce que je pu i s faire pour vous marquer en quelque façon ma reconnoissance, et mes respectueux ressentiments. Les nouvelles de Paris sont la mort du sur-intendant des finances, emporté subitement'. On parle de mettre M . le comte de Servient en sa place". Le Roy fut au Palais il y a trois jours, et y fit veriffier quatorze edits7 et casser toutes les declarations q u ' on luy avoi t fai t expedier durant sa minorité. I l retablit hautement son authorité, et il va estre plus abso l u que j amaisx. / (f° 2r) Cf. E. A . FORAS. op. cit.. t.IV . p. 292 ; E . BURNIER. Histoire du Sénat de Savoie. op. cit.. t.11, pp. 23-24. ' Il s ' agit sans doute d ' Alexandre Joly. dont il est question dans d'autres lettres de Bailly ; voir, sur ce personnage. la note 2 de la lettre 3 1 0. " Sur cette « affaire tres fascheuse », voir la note 3 de la lettre mentionnée <.:i-dessus. ' Le suri ntendant La Vieuvi l l e mourut dans l ' hôtel de Longueville « sur les six heures du matin du second jour de <.:este année » . Sa mort fut « d' autant plus remarquable. que toute la Cour le croyoit dans une parfaite convalescence » ( VALUER, op. <.:it.. L . l V, p. 1 55 ) . D ' après la Gazette ( 1 65 3 . p. 24). sa maladie dura, en tout. d i x ou douze jours. Cependant, le 3 1 décembre 1 652. le nouve l l iste du ms.f.fr. 25026 relatait déjà les bruits i nd i q u ant Servient ou Senneterre comme probables successeurs à la s ur intendance (f° l 90r). '' À propos de ces bruits. 1 ' i ronique Marigny é<.:rivait à Lenet, le 5 janvier 1 653 : « Toute une cabale formée par la Palatine, Servient. Zongo [Ondedeij et Bordeaux demandent la sur-intendance pour Servient [Abel, borgne d ' un œ i l j . Mais pensez-vous qu ' u n homme qui n ' a qu'un œil puisse bien faire ses affaire s dans cet emploi-là ·7 Il est vrai que. s ' i l n ' a qu ' u n œil, il a deux mains, et c'est un monocule ambidextre. » ( Paris, BNF, ms.f.fr. 67 1 3, fO 33V ). ' li s ' agit d' une petite faute de distraction de Bailly : les édits présentés par le roi ne furent que treize. Tel est d ' ai l leurs le nombre de propositions rapportées finalement par notre abbé. ' Ce ne fut pas sans étonnement que cette séance « se passa si doucement et sans qu' aucun de la compagnie osftt témoigner l e déplaisir q u ' i l avoi t de l a présence du Roi lui fermât l a bouche e t l ' empêchât d ' op i ner selon l a conscience ou sa passion s u r l 'enregistrement de t ou t c e s édits » ( VALLIER, op . cit., t.IV , p. 1 49 ) . Sur cette séance cf. aussi les réci ts qu'en font le ms. f. fr. 5 844 ( Paris, BNF. ff 1 3 1 v- l 32r) et la Gazette n° 1 de 1 65 3 . pp. 23-24.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=