La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
2 1 2 Corre.1po11da11ce d 'A. Bail!Y - 1652 - 1653 pour pedant18• On trouve bien à dire au Parlement pour ce qui est du parquet, depuis la mort de M. l ' advocat general Talon 19, qui en estoit tout l ' ornement. M. son fils20 l uy a succedé, et il fait beaucoup esperer de l uy. Le pauvre Mons' Lautrec21 est en prison depuis quinze jours. s' i 1 n ' est sorti " « M . B ignon prit pour sujet de son discours l ' explication de cette vision du Prophète. auquel un chariot apparut. duquel les roues tout ardentes se mouvaient incessamment sur elles-mêmes sans avancer, lequel était couvert d' une espèce de nuée. au travers et sur le bord de laque l l e l 'on voyait une face humaine. et au-dessous des animaux courbés, et couverts de plumes. Il appl i qu a cette v ision prophétique à l ' action qui se passoit : et descendant ensuite dans le particulier. il avoua la necessité publique, particul ièrement se plaignit de deux édits. lesquels passaient dans l ' opinion commune pour innocens : cel ui des franc-fiefs . . . » (Mémoires de Denis Talon. op. cit., p. 5 1 7 ). Cf. aussi VALLIER. op. cit., t.IV , pp. 1 48- 1 49. Le nouvelliste du ms.f.fr. 5844. à propos de ce discours de B ignon, dit simplement q u ' i l fit « un discours digne de son esprit. de sa capacité et du zele quïl a[ vait] pour le service du Roy et le bien de son Estal » (f' 1 32r, de Paris, le 3 janvier 1 653 ). Sur les capaci tés oratoires de Jérôme Bignon, cf. pp. 55 1 -569 de M. FUMAROLI. L'âge de l 'éloquence. Réthorique et « res li1eraria » de la Renaissance au seuil de l 'épopée classique. Genève. Droz, 1 980. ( « Hautes études médiévales et modernes », 43). 1'' Omer Talon ( 1 595- 1 652). Issu d'une famille d'origine irlandaise, il fut avocat au Parlement de Paris en 1 6 1 3. avocat général à la même cour en 1 63 l , lorsque son frère aîné qui tta cette charge, et premier avocat général en 1 64 1 . Il mourut le 29 décembre 1 652 en laissant des Mémoires continués par son fil s Denis. Omer défendit toujours les prérogatives du Parlement, sans toutefois méconnaître le pouvoir royal . Cf. Abbé H. MALFAIT, Un magisTrat de l 'Ancien Régime. Omer Talon. sa vie et ses œuvres ( 1595- 1652), Paris, 1 902 ( réimprimé à Genève, Slatkine reprints, 1 97 1 ) ; J. CORNETTE, La mélancolie du pouvoir. Omer Talon et le pmcès de la raison d ' É tat, Paris, Fayard. 1 998. '" Denis Talon ( 1 62 8- 1 698). fils du précédent. Destiné à suivre la même carrière que son père, il entra de bonne heure dans la magistrature. À la mort du père, Denis devint avocat du roi au Châtelet. En décembre 1 648, il obtint les lettres de survivance de la charge d'avocat général que son père lui céda par acte du 1 9 décembre 1 650. Il fut ensuite second avocat général, puis président à mortier. C ' est lui qui continua les Mémoires de son père, depuis le mois de septembre 1 652 j u sq u ' à la fin d ' avri l 1 653. En 1 67 1 , Den i s Talon épousa Mademoiselle Favier du Boulay. Notice sur Omer et Denis Talon dans les Mémoires d 'Omer Talon. op. cit., pp. III-IV. Omer Talon mourut le 29 décembre 1 652 « sur les 5. heures du matin ( . . .) . Le lendemain, le fil s du deffunt fut installé en cette charge là f d'advocat général du roi au Parlement de Paris] dans la Grand chambre, ayant desja esté auparavant nommé en survivance d ' ice l le » (Paris, BNF, ms.f.fr. 5844, f0 1 3 l r) . " En reprenant l ' i dentification du personnage proposée par Madame Cifare l l i dans son travail , on peut supposer que ce « pauvre M . Lautrec » soit Louis de Voisi ns. marqu i s d'Ambres, v icomte de Lautrec ou bien Bernard de Tou louse, vicomte de Lautrec en partie, baron de Montfe et de La B ruyère, seigneur de Griffoul . Cf. La correspondance d 'A lbert Bailly, vol. II, 1 649- 1 650, par P. CIFARELLI, op. cit., p. 435, lettre B , n.2 ; P. ANSELME, op. cit., t.V, p . l 80b et t.II , p. 369.
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