La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
20 C11rre.1po11(/a11ce d 'A . Bail/y - 1652- 1653 avec les cantons cathol iques de la Su i sse. En 1 652 , surtout à la suite de la conquête de l a part des Espagnols des places de Tri no, Crescenti no et du château de Mas ino , le marqu i s de Caracène , gouverneur de M i l an , pu t entâmer des pourparlers avec l a cour de Turin , qu i fi nalement échappa à tout engagement. L' épisode l e plus i mportant de ces années-là pour le duché de Savoie eut l ieu en octobre 1 652. Le duc de Mantoue, Charles II de Gonzague-Nevers, après avoi r traité en vai n avec Mazar i n , afin de mettre des m i li ces montferr i nes dans Casai , s ' accorda secrètement avec l e marq u i s de Caracène. D' emb lée, la formidable place de Casai , qu i avait repoussé les Espagnols en 1 620, en 1 630 et en 1 639, fut prise sans trop de peine par les sol dats des Gonzague, aidés dans cette opérat i on par des détachements espagnols ( l 0 octobre 1 652 ) . La perte de cette v i l l e provoqua une forte émotion tant au Piémont qu ' à Pari s. E l l e causa aussi , entre l e s deux cours, u n e crise diplomatique que l e card i n a l Mazar i n s ' e ngagea à apaiser dès qu ' il ren tra à Pari s après son secon d e x i l ( fé v ri er 1 65 3 ) . l i cherc h a a lors, ouverteme n t , à renouv e l e r s a co l l aborati o n avec l e duc de S avo i e : a i n s i , l e s ambassadeurs savoyards reçu ren t- i l s à Par i s les honneurs réservés aux représentants des rois ; les p l aces de Verrua et de Vi l lanova d' Asti furent restituées aux maîtres du Piémont21• De leur côté, les savoyards arrivèrent à reconqué r i r Cresc e n t i no e t M asi n o aux Es pagno l s . Ma i s ces recouvrements ne compensaient guère les endommagements et les pertes subies par le duché, et P i gnero l , d ' a i l l eurs, demeura i t sous le contrô l e de l a France. Pendant toute l ' année 1 653 , l a guerre dans le Montferrat eut un caractère uni quement défensif. D' une part, les Espagnols, bien que très attentifs à ne pas perdre la citadelle de Casa!, visaient seulement à empêcher aux ennemis la prise de quelques territoires dans l e duché de M i lan . D' autre part, les Français retardaient la fin de la guerre dans l e Piémont et dans le Montferrat pour obli ger l ' Espagne à garder une armée en Italie, c ' est-à-dire là où elle était moi n s dangereuse. Pour ces raisons, les généraux du roi Loui s XIV ' ' D ' a i l leurs, Mazarin adopta toujours. e n fait de politique italienne. u ne attitude « résolument pro-savoyarde et francophile. résolument anli-espagnole, et qui consista à rendre l ' Italie à elle même, en la plaçant sous la protection désintéressée de la France. en pacifiant les Stati liberi, e n l ibéra n t les territoires de la dépendance espagnole » ( M . LAURAIN-PORTEMER, Une tête à gouverner quatre empires, op.cit., p . 1 054).
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