La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
220 Correspondance d 'A . Bai/Ir - / ()52 - 1653 qu ' il a confessé d' estre pensionaire de V.A.7 et de quelques autres princes, et pri nce s s e s , me sme de Mademoi se l l e . J e l uy ai repondu q u ' o n n e pouvait pas b lamer un pensionaire d ' une fil l e d e France, e t a l l iée d e s i prés à l a cou ro n n e . I l m ' a prom i s de l uy e s tre favorabl e autant qu ' i l pourra. I l m ' a d i t aus s i q u ' i l a e s t é arreté par ordre / ( f0 l v ) d e M . Servient8• J e cre i ns que quelq u ' un n e l ' ai t joué à Thur i n , qu ' on n ' ai t d i t à M . l ' ambassadeur Servient qu ' i l avait correspondance avec M . de Saint Thomas, et que l ' Ambassadeur n ' ai t escrit i c i . Je ne fai s que soupçoner, je n ' affirme r i en . S i V.A . R. le trouve à propos, e l l e pourrait en advertir M. de Saint Thomas, afin qu' avec sa prudence i l pût decouvrir ce secret. S ur tout, je l a conj ure de ne poi n t parler de moy, car nous sommes en un tres mauvais temps". / (f° 2r) 7 C'est Lautrec même qui fait mention de sa pension dans une lettre qu'il envoya à M.R. en 1 654 et dans laquelle on lit : « Je n'ay pas besoin ( . . . ) d'autre portraict que cette circonstance pour porter sa generosi té à 111 ' accorder la grace que je lui demande. C'est. Madame, de vouloir ordonner qu'on me fasse payer la pension qu' i l plaist à V.A.R. de me donner, dont il m'est deu tantost deux années » ( A.S.T., Corte. Lettere Ministri-Francia, m. 58. fasc. 9, lett. 8/2 du 9 octobre 1 654). B ien que la duchesse Christine eüt donné l'ordre de payer son agent, le 1 2 février 1 655 Lautrec dut en solliciter à nouveau le paiement. n'ayant encore rien obtenu ( ibid., lett. 9/2. à M.R.). ' Ennemond de Servient. ambassadeur ordinaire de France à la cour de Turin de 1 648 à 1 676. Cf. gazette 295, note 4. '' Un « tres mauvais temps » qui durait depuis trois ans ! U ne grande amitié. néé sur les bancs de l ' école vers 1 620, lia trente ans Bailly et Guillaume François Ca1Ton. Puis, pendant l 'été 1 650, à l'occasion d'un voyage que l ' abbé fit à Turin. leur rapport se gâta, à cause d' une mésentente dont on ne sait pas grand-chose. Cf. G. MOMBELLO, Monseigneur Albert B a illv à travers sa correspondance inédite. pp. 7-28 du « Bulletin de l' Académie Saint-Anselme », I I -Nouvell e Série, Aoste, Imprimerie Val dôtaine, 1 987, pp. 1 4- 1 5 . Toutefois, depui s quelque temps, Bailly faisait des tentatives timides pour renouveler l eur ancienne amitié. ll se servait de connaissances communes pour lui faire savoir toutes ses bonnes i ntentions. Le baron de Grésy. entre autres. prêta sa plume en écrivant à Saint Thomas, le l 0 janvier 1 653 : « Je luy [= à Bailly l ay obligation pour ) ' honneur qu'il me fait de me visiter souvent ; c ' est asseurem[en]t à vostre consideration qu ' i l prend ces soingz là. sur la connoissance q u ' i l a que vous m ' honnoré de vostre amitié et protection. Je puis vous asseurer. Monsieur, qu ' i l est un des plus tïdelles et veritables amis et serviteurs que vous ayés ( . . . ). Ce me seroit une satisfaction bien grande, Monsieur, si vous me donniés occasion d'asseurer le dit Reverend Pere de vostre parfaitte amitié et protection ; je me contenterais de luy en donner la parolle, et vous pourriés. lorsqu' i l vous i ra faire la reverence arrivant à Turin, l'embrasser et renouveller cette ancienne amitié » (A.S.T., Corte. Lettere Ministri Francia, m.60, fasc. 1 , lett.5/4).
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