La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gcr::.e11e 300 2 2 1 Ces jours passés, Madame de Cominges10, e t d' autres dames de l a Cour qu i avoient acoutumé d ' entrer dans la c hambre du Roy, e t essaioient de l uy plaire, furent mal traitéesb de sa Magesté . Sur tout la premiere car, comme elle s' aprocha un peu trop du Roy qu i se deshabi l loit, et qu ' el l e le pressoit de se depoui l ler (ce qu ' il ne vou loit pas faire en sa presence), i l l a repoussa de la main, et l uy dit en colere si elle le vouloit voir tout nud. Rare exempl e de la vertu de c e Prince. Aussi , depuis c e temps l à , comme on a conu que le sexe ne charmoit poi n t l e Roy, les / ( f0 2v) femmes ne sont point entré' dans sa chambre. Le duc d' Anjou 1 1 n ' est pas si severe, et n ' attend pas q u ' e l les l ' ai l len t chercher1�. 11' Il pourrait s"agir de Sibylle-Angél ique-Emi le d' Amalby. femme de Gaston-Jean-Baptiste de Cominges depuis 1 643 et dont elle eut trois enfants. Boisrobert en vante la beauté clans une lettre en vers envoyée à Sean-on le 20 janvier 1 65 2 (notices tirées de TALLEMANT DES R É AUX, Hislorieltes. op. cit.. t.11. p. l l 75 ) . Loret aussi dédia des vers à la beauté de cette femme : La clwnnanle Co111n1inge cw.1·sy Es! de sa langueur, Dieu-mercv. Depuis trois jours si bien remiz.e Que cœ111; liberté n1·.fiw1chiz.e. N 'oz.eroient m·oir ré:i.1·1é Maintenanl contre sa hemaé. Cœurs aux di1•i11s atmils sensihles, Qui d 'amour êtes susceptibles. Pour wms sau1 ' er de ses opas. Croye;:,-mov. ne la voyez pas ( . . . ) . J. LORET. La Muz.e Historique. op. cit., lett. XXXI. du samedi 23 aoüt 1 653. p. 400. " Philippe de France, duc cl' Anjou. Cf. la gazette 27 1 , n.8. " La différence de caractère des deux frères était bien connue des contemporains qu i , souvent s e plaisaient à mettre à confrontation l e s deux jeunes hommes. Par exemple. dans une gazette. i nédite et anonyme, qu'on a retrouvée à l ' intérieur d'une lettre que Madame de Nemours envoya à M .R., on lit : « Le Roy. jusques à cette heure ne tesmoigne poi n t d' autres inclinations que celles des volontés d e la Reine. Il estoit. ses [sicj jours passez. à chasser à Versailles [avec] Monsieur le Card.i nal. Le petit Monsieur [le duc d'Anjou] ayme mieux le divert i ssement de la ville que ceux de la campagne » (A . S .T.. Corte. Principi Di1,ersi, Duchi del Genevese e di Nemours. m.8 1 . fasc.2. « Lertere d 'Elisabelta di Vendome . . . » ). Le fait que Phi lippe de France était sensible aux charmes féminins est témoigné aussi par Loret qui. le 8 février 1 653. composa ces vers : Monsieur d 'Anjou, .fi·ère du Rov, ( . . . ) A lla, / 'autre jour à la Foire. Où sa bource illec échoua:

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=