La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Ga::.efle 302 229 On doit envoier un exprés au duc de Mantoue, si desja il n ' est parti , pour le faire parler français'. Et, s ' i l ne contente le Roy, S .A. R . pourrait bien, à la fin , prendre sur les terres que ce Duc a en France autant de revenu que les Espagnols en pourraient" usurper s ur celles de sa ditte Al t [esse] dans sa port ion du Monferat. I l est vray que Les biens que M. de Mantoue a dans ce Royaume sont engagés pour trois mi l l ions, mais il y a encore / (f0 1 v) de beaux restes. On dit, à l a cour, que M. le c [omte] de Quinsé9 est bien venu en Piemont, et tres agreable à Vos A ltesses 1 11• Ce l a pourra i t bien empescher tout autre le même brui t courut à nouveau quelques mois plus tard : cf. les lettres que la duchesse Christine écrivit à son ambassadeur à Paris le 24 mai (A . S.T.. Corte. Le1tere Ministri­ Francia. m.59, c i t . . p. 695 ) et le 1 6 j u i n l 65 3 . D ' après celle-c i , e n particul ier, l " on comprend les senti ments de la Régente face à cette éventual i té : « Della venuta qua del s' Prencipe Tornaso habbiamo diversi riscontri, e pure haveressimo creduto ch' i motivi che vi scrivemmo ultimamente fossero stati bastevoli per muovere le loro Maestà e i l s' card' Mazarino a trattenerlo in coteste parti per servire a l la maggior soddisfattione, e quiete nostra : il servitio di S. M''' ( . . . ) molto meglio s ' adempira per la nostra parte in assenza di lui che. quando egli presentc qua, ci obl igasse a quei riguard i , e cautele che non c i lascierebbero cos] libero e aperto uso delle proprie forze i n servitio della M''' sua ; n e farete dunque nuova. et efficace insi nuat[io]ne al sud [ dett] o s' Card'' regolandovi in punto si delicato. et importante con quel la prudenza. et accorgim[enjto ch " è vostro proprio » (ibid. . pp. 707-708). ' Le duc de Mantoue avait désormais renversé son alliance en se rall iant au parti espagnol. duquel i l espérait recevoir des secours militaires et politiques plus i mportants. ' Joachim de Quincé (ou Quincey). Maréchal de camp en 1 642, l ieutenant général dans l ' armée du roi en 1 650. i l fut employé, sous le comte d ' Harcourt, en Normandie. où i l commanda de 1 650 à 1 65 1 . I l fu t l ' un des fidèles accompagnateurs de Mazarin, lorsque ce dernier rentra en France après son premier exi l, en 1 652. Il passa ensuite dans l'armée de Piémont sous le prince Thomas (septembre 1 652). Sous le maréchal de Grancey en 1 653, le comte de Quincé combattit à la Roquette et servit à la prise du château de Carpignano. En 1 655, il contribua à la levée du siège de Reggio par les Espagnols. En 1 659, on le nomma ambassadeur en Espagne. où il mourut la même année, à Madrid, étant comte du Saint­ Esprit et conseiller d' É tat. Cf. PINARD. op. cit., UV, pp. 59-6 1 ; CHÉRUEL, Histoire de France sous le rninistère . . . , op. cit .. t.I, p. 1 26, n.4. '" À cette époque, Qui ncé était le l ieutenant général des armées françaises qu'on avait envoyées en I talie. Là, le comte avait dû s ' opposer aux desseins du marquis de Caracène et secourir la ville de Casai. On l ' avait préféré à d' autres hommes d' armes « à caw;e de sa grande expérience et des services q u ' i l a[ vait] rendus en diverses occasions » ( Gazette n° 1 1 3 , Compiègne, le 1 8 septembre 1 65 2 ). Jean-Baptiste Amorett i , en annonçant l a nomination d e Qui ncé à Madame Royale, l ' avait décrit ainsi : « valoroso soldato. e di longa esperienza, h uomo d i gran coraggio e di pronta essecu t [ion]e. S i vanta d ' haver

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