La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
242 Aprés / 'histoire de Burin Venons à celle de Turin, Où quantité de personnages Composez d 'air el de niiages Ont aparu sur l 'horiwn El cauzé mainte pâmoizon : Cela figuroit deux armées L 'une conlre [ 'autre armées, Avec épieux, lances et dards, Cornetle.1-, guidons, étendarts, Flêches, traits, canons el /onnerre. Et tout autre apareil de guerre. Jamais on ne vid tel combat, Ny tel éfim·a/J/e .1·abat, Nv de si terrible bataille, Tant de coups d 'estoc el de lai/le, Ny tan/ de cranes entr 'ouvers Par d 'épouvanlables revers ; Puis paru! la pompe .fi111èbre De quelque général célèbre Qu 'on 111étoi1, en menant grand düeil, Dans un noir el profond cercüeil. Er / 'on jé!Oil dedans ce goufre, D 'où sortoienl des vapeurs de soufi·e, Du dieu Mars les diFers atours. Des trompettes et des tambours, Les piques et les hourguig1101es Du main1s soudrilles et pagnotes. Des brassarts et des corselets, Des fi1z.ils el des pistolets, Des javelots, des halebardes. Des couleuvrines, des bombardes, Et mainls e11sang/an1e::. larnbeau.r Correspondance d 'A. Bailly - 1652- 1653 Tan! d 'enseignes que de drapeaux. Des spectateurs et specwtrice Qui virerll en / 'air ces milices, Si le bruit n 'est vain ny trompeur, Quatre-vingts pissérent de peur ; Aucuns, jusques-à deux centaines, En eurent le.1-.fièFres-quarlaines ; D 'autres, comme gens aux abois, Perdirent / 'haleine et la voix. D 'au/res euren/ des sueurs fi·oides, El, bref, deux moururent fous roides (El ce .fitrent deux masculins) Pour avoir vû ces gobelins. Aussi, depuis / 'Apocalipse Jusques-au temps de Jusle-Lipse. Et depuis Lipse jusqu 'à nous, Compris 1nesmes les loups-garoux Et les plus higearres prestiges, On n 'a point vû de tels prodiges ; Mais auray-je assez. de crédi1 Pour persuader ce qu 'on di! Touchant les vizions tragiq11e.1· De tant d 'objels météoriques ? P/11 : :,ieurs endurcis sur ce point Ne me croiront, possible, poinl. Si / 'afàire va de la sorte, Je n 'en S(·ay rien, je 1n 'en rapor/e ; C 'est un é1range événement, Etj 'avouë icy bonnement Que. si quelqu 'un sur nwn mémoire Ne 111 'eîtt écril qu 'on tient d 'histoire De / 'illustre prince Thomas, Je ne la croirais 111a-fov pas. LORET, Muze historique, op. cit., lett. V du [samedi ] 1 n février 1 653, t . 1 , pp. 337-338.
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