La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

246 Correspondunce d 'A. Bui//v - 1 652 - 1 653 q u ' i l est à ce mareschal, et a esté fai t capi tai n e aux gardes par son seul credit13• M. de Man i cant14, gouverneur de l a Fere 1.', menace, s i on ne J e met dans cette i nnombrable multitude de mareschaux de France qu ' on doit fai re . On l uy a envoié M. le mareschal des Trés16, son proche parent, pour essaier de le ramener à son devoir. Et l ' armée pourra bien le suivre 1 7 • u On peut comprendre le pourquoi de l a véhémence i nj u rieuse du du c de Gramont s i l ' on s e sou v i ent du fai t qu e c e l u i - c i é t a i t parent de l a duchesse d ' A i gu i llon, et donc défenseur des i n térêts de la dame, et si l on sait que Boyer avait été mandé au marqu i s de Richelieu pou r le convaincre à garder s on épouse. En effet, vers la moitié de janvier 1 653, le marqu i s de R ichel ieu, qui revenait d ' Italie, rencontra ce capitaine aux environs de Paris, où celui-ci l u i remit des lettres du roi , de la reine, de Madame de Beauvais et de sa fille. Dans une de ses l ettres, le baron de Grésy fai t all usion à cette mi ssion de Boyer en d i sant que l e capitaine, qui était « fort bien dans l ' esprit du Roy », aurait été « encore mieux s ' i l rev[enait] » avec l e marquis accomodant. Cf. A.S .T. , Corte, Lettere Ministri-Francia, m.60, fasc. I , lett. 9/2, du 24 janvier l 653, de Cize de Grésy à Madame Royale. " Achi lle de Longueval, comte de Manicamp ; cf. la note 4 de la gazette 282. Le 16 mai 1 652, Manicamp avait reçu le gouvernement de la Fère. place forte au confluent de la Serre et l'Oise, à condition de la rendre à Mazarin lorsque celui-ci la demandait. On avait établi aussi que le comte n ' aurait obtenu aucune compensation, ni en argent, ni en d ' autres gouvernements en dédommagement de ce renvoi. Mais, l ' heure de la restitution arrivée, Manicamp fit à Mazarin « une querelle d'Allernand » pour avoi r le bâton de maréchal de France. Leur bras de fer dura jusq u ' en j u i l let 1 653, quand I.e gouverneur restitua enfin l e pouvoir au m i ni stre. Cf. les Lettres du cardinal Mazarin , op . cit., t.V, lettres XCVI et CXXV de Mazarin , respectivement pp. 1 98- 1 99 et note 4 de p. 287. Cf. aussi le ms. ancien fonds 4 1 87, ff 64r-66r : « Articles accordez {par Louis XIV] à M' de Manicamp, pour sa demission du gouvemement de La Fere . . . du 1 8 juillet 1 653 » , où l ' on parle d ' un dédommagement de cent cinquante mille l ivres et du « commandefment] dans Chaulny » ( ibid., fO 64r). 1., La Fère-en-Tiérache, aujourd ' h u i chef-!ieu de canton dans le département de l Aisne, arrondissement de Laon. Ce fut le 1 6 mai 1 65 2 que Man icamp, déjà l i eutenant d' Anne d' Autriche au gouvernement des v i l le et château de la Fère, reçut la commission pour commander dans la Fère en l ' absence de la reine, qui en était l a véritable gouvernante. Cf. PINARD, op. cit., t.IV, p. 35. 16 Il s ' agit très probablement du maréchal d ' Estrées : cf., parmi les Lettres du cardinal Mazarin recueillies par Chéruel, celle que Mazarin expédia à Le Tel lier, le 15 janvier 1 653 de Bony (cit., t.V., lett. CCXXVII1, p. 539) et celle que l e ministre envoya à Colbert, le 1 8 juillet 1 653 ( ibid., lett. CCLXXXV, de Compiègne, pp. 637-638). Sur le maréchal d'Estrées, cf. la gazette E, note 6. 17 Ayant su que Mazarin désirait La Fère pour l u i , Manicamp « fit tout ce qu' i l put pour

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