La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga::.elfc 306 253 battirent outrageusement quelques soldats. On n ' espere rien de bon si le Roy ne fait paier les rentes 1". Le Roy a erigé M. le marquis de Richelieu en duc, et pair, et a commandé au marquis de Chandenier1 1 , capitaine de ses gardes, de se defaire de sa 111 Le 3 février 1 65 3 , le roi avait fait publier une ordonnance. par laquelle il enjoignait « aux Prevost des Marchands Eschevins de [Paris 1 de faire ouvrir au premier jour le Bureau pour le payement des Rentes , et d ' y faire employer les sommes qui ont esté et seront incessament fournies �1 cet effet de semaine en semai ne avec défenses à toutes personnes. de s'y trouver hors ceux qui doivent estre payez suivant l ' ordre de la Lettre » (Go::,ctte 11° 1 8, Paris. 8 février 1 65 3 . p. 1 40). Mais. cette d i sposit ion ne suffit pas à calmer les rentiers. Le nouvelliste du ms. f.fr. 5844 nous a laissé un bon témoignage des tensions de ces jours-là : le 2 février « à 1 O. heures du matin. M' le premier president sortant de la Grand Chambre pour se retirer chez luy. il fut violem[menjt pressé par une foule de monde qui l 'approcha luy demandant justice pour les rentes. q u ' i l ne pouvoit quasi respirer. et un de ses domestiques ayant mis la main à l ' espée pour fei ndre la presse fut bien estri l lé par plus[ieu 1 rs qui se j etterent sur luy » ( f0 1 4 1 v ) . « Le 4' de ce mois ! février] . comme M' le l " presiclent alloit ù la Grand Chambre, il se tro u va devant plus de 300. soldatz du regiment des gardes, avec leurs espées seulement. dans la salle du Palais. pour l'escorter. et il y en avoit autant en son logis. Les rentiers ayans fait du bru i t. les soldatz tirant l eurs espées sans frapper neantmoins. tout le monde commença à fui r en grande confusion » (f0 l 42r). « Le 5' de ce mois. les marchands qui sont dans la salle et les galleries du Palais ferment l e urs boutiques voyant le frequent attroupement des soldatz en ces lieux lù et craingnans cl"estre voliez et pi llez » (ibid.). Le baron de Grésy. dans son ordinaire du 7 février 1 653. écrivait lui aussi à Madame Royale : « La crainte que J ' on a que les rentiers ne fassent quelque desordre au Palais fait que tous les jours quantité de soldatz du regiment des gardes sont e nvoyées dans la Grand Sale lsic] du Palais. Hyer, les marchans en maltraittairent un qui avoit mis l 'espé à la main contre un rentier. ( . . . ) Si l "on ne contente les ren tiers l'on verra e ncore arriver du malheur car ils parlent tous les j ours plus haut » (A.S .T. , Corte. Lettere Ministri-Frnncia. m .60. fasc. 1 , baron de Grésy. lett. 1 5/4. du 7 février 1 653 ) . 1 1 François de Rochechouart. marquis de Chandenier ( 1 6 1 1 - 1 696). On avait déjà tenté e n vain d e lui enlever s a charge d e capitaine d e la garde écossaise des gardes d u corps d u roi en 1 648, lorsqu'il se compromit dans les cabales de cour et qu · i l fut enfermé clans le château de Loches. Pendant ce temps de réclusion, Louis XIV nomma comme capitaine de sa garde du corps le comte de Noailles (ordre du 1 8 août 1 648 ). qui servit près de la personne du roi cette année-là et l ' année suivante. Le 27 décembre 1 653, Anne de Noail les reçut encore les provi sions de cette charge de capitaine des gardes du corps , quoique le marquis de Chandenier refusât d ' e n donner sa démission. li ne la donna qu ' à la fin de 1 677. Cf. A. CHÉ RUEL. Lettres du Cardi11al Mazarin / Hndant son ministère. op. cil.. t . Y. p. 80 : DUBUISSON-AUBENAY, op. cit., t.11, p. 47 : PINARD. cit., t.IV , pp. 76 et 78. Cf. aussi l' Ordonnance [de Louis XIV} porta11t co111nw11deme11t au s' de Cha111pde11ier de donner demission de sa charge de cappiwine des gardes du cmps du rov e::. mains de M' Du Plessis Guenegaud, secretaire d ' Estal . . . Paris. jwwier 1 653 : Paris, BNF, rns.f.fr . ancien fonds 4 1 86, f0 46.
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