La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
262 Correspondance d 'A . Bai/Ir - 1652- 1653 C ' e s t , Madame , u n e s u i t t e de ce tte e ffu s i on de fave ur s que V. A . R . répand naturelement, e t d ' e l le mesme sur ses v ra i s serv i teurs . E t a i n si , meurtre m i se à exécution contre A lexandre Joly quelques années auparavant et q u " on peut reconstituer à travers la version qu'en donne Joly l u i même dans ses lettres. Cette affaire commença vers la fin de 1 65 l : le 27 octobre 1 65 1 . Joly écrivait au marquis de Saint-Thomas : « Tout à l ' heure je vient (sic) de sçavoir que le s[ieu]r comte de La Barre. et le s[ieu]r de Ville ont gagé divers coupe jarrets en cette v i l le pour me faire assasiner au sujet d ' u n d i lle rent survenu entre nous deux » ( A . S .T., Corte, lellere Particolari. l i asse c i tée) . Deux jours plus tard. il se plaignait auprès de la Duchesse de Savoie : « . . . C est que l e s [ ieu J r comte de La Barre m · ayant dit en une rencontre hors la v i l i e que j ' cstois un fol . j e luy reparti ( si c ) qu ' i l estoit un sot. Deux he ures apprés , m ' ayant rencontré sans armes. ny sans l aq u ay e n plain jour. dans la rue . OLI il me guetoit. i l commande à un sien laquay d e me donner des coups d e baston ; et comme i l s e mettoit en devoir, / j e luy leva ( sic) le baston duquel je bati t bien l e laquay. À l ' instant. le s!ieu ]r de La Barre me courus! sus l' espée à la main, me blessa à la jolie droite. En parant les coups d'espée du baston. ( . . . ) j ' en frappa aussy le s [ieu J r de La Barre. et de ce coup luy mis l e sang aux dents. ce que voyant le s [ ieujr de Ville. qui le suivoit, me poursuivit aussy l 'espée à la main. soutenu d'un laquay qui me tendit dive rs coups d 'espée. tous lesquels je reparai de ce baston avec succés. lequel s ' estant rompu. je corust ( sic) au secour des p i e rres, ce qui donna moyen à ces tro i s soldat s , l ' espée à la mai n , de me redui re dans une alée fort obscure. d ' où j e ressorti à la faveur des pierres desquelles j e m' cstois pourvucu. Au sorti d e l à , le frcrc du srieu]r d e La B arre. qui e s t prestrc, ayant acrcu la troupe, s' aida de me charger de divers coups et. me retenant par la casaque. donna jour au s ri e u ] r de Ville de me tendre un coup d ' e spée au gros du corps, que je reparai de la main gauche. duquel coup neantmoins je fust blessé en la cuisse droite. Mc cletachant d'eux , j e m ' en alla prandre mon espéc et, tout couvert de sang, comme hors de moy. je reto\u/rn<ai> à la place d ' où nous nous estions separé ( sic). où i l / m'eschapa de crier "0[1 sont ces poultrons, q u ' i l s v iennent prandre vcngence du baston que j e leur ay rompu sur la teste". À l ' instant. l e s[ieu J r de La Croix . et le s [ieu]r de Montfalcon. aliés au s[ieujr de La Barre, me firen t retirer. Du depu is, Madame. ces M'' m' attanden t e t me veillent affin d e m' assomer, comme ils disent , parce q u e je me suis deffendu contre eux d ' u n baston que je l e u r ay l evé. M' le Premi e r President \ du Sénat de Savo i e , d ' Oncieu]a travaillé et travaille pour assoupir c e different. mais ces agresseurs ne s ' y veulent aucunement entendre. E t ccpandant. Madame. n e pouvant sorti r e n asseurance, et pour eviter à un plus grand mal ' heur. je ne puis pas l ibrement vaquer au service de V.A . R . . . . » ( A.S .T. . catégories c i tées). En janv i e r 1 65 2 . la fami l le de La Barre, l o i n d'être apaisée dans s a colère, préparait un e nouvelle vengeance : Madame de La B arre marmonnai t aux religieuses du couvent de l ' Annonciade « que, puisque la querelle avoi t commancée a u sujet d ' un p istollet, qu ' e l l e finirai t par un coup de p istollet q u " e l l e J lu i ] fai roit donner » (A.S.T. , . . . . lettre d u 26 janvier 1 652. a u marquis d e Saint-Thomas) . Un « couppe jarrets du lieu de Sainct Foe l i x , nommé Paroche » , arriva effectivement par ordre de ses adversaires « pour [ l u i ] donner un coup de pistolet. ce qu' i l auroit executé s ' i l n ' eust eO le temps. et l ' occasion / favorable » (ibid.). Joly arriva jusq u ' à demander à Madame Royale l a perm ission « d' accepter un dueil r=duel j de la part du dit La Barre,
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