La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lerrre 314 Lettre 314 A.S .T. , Corte, Lettere Ministri-Francia, m.58, fasc.6, 6 1 /2 Destinataire : Lieu et date : Support : Autres mentions : Madame. Madame Royale Chambéry, 26 j u i n 1 653 l bifeuillet ( f0 2v) P. Bal ly. 26. Juin 1 653 . 5 Ju i llet 27 1 Le remede que M . S an soz a cru aporter aux pe i nes de mon esprit, en faisant vo i r à V. A . R . la derniere lett re q u ' i l a rece i.ie de moi , est comme / ( f0 1 v ) ce s remedes v i ol en t s dont l es emp i r i que s se servent pour guerir les malad i es des corps : i l s les tuent en les pu rgeant trop ; et c ' est pour cette raison qu ' on appel l e l ' effet qu ' i l s produ i sent super purgation. Je veux dire, Madame, que l 'extreme c harité de vostre secretaire a augmenté mes ennu i s pensant l e s d i s s i per, car je c re i n s que l e s expres s i ons trop hardies, et trop tendres de ma lettre n ' aient choqué V.A. R . et, qu ' au lieu de luy avoir persuadé mon zele, et mon i nnocence, elle ne l uy aient persuadé que je suis temeraire, et criminel. Et, qu ' ainsi, Madame, cette grande sail lie, et ouverture de mon coeur ne m ' ait rui né dans l ' esprit de V.A. R . , à peu pres comme les fleurs [qui], pour s ' épanou i r trop, voient seicher, et tomber leurs feui l les q u ' el l es aura i en t conservées en l e s tenant p l u s fermées, et plus closes. I l est vray, Madame, que d ' u n cos té j ' essaie de me consol er, et de prendre courage par la conoissance que j ' ay que l e s Pri nces, q u i sçavent d ' estre trop a imés d e l eurs s ujets, prenen t p l a i s i r d e vo i r d ' éc l atantes marques de cet i nnocen t excés , et a imen t ( comme le reste des homme s ) tout ce qui peu t man i fester l eur ardeu r, j usques aux / ( f0 2r) p l e intes, et aux cri s . Et , par cette rai son , j e devra i s me r' asseurer, et ca lmer mon esprit, pu i sque j e s u i s tres asseuré que V.A . R . sçait que j e n ' ai me i n fi nimen t que Dieu, et e l l e . Ma i s , Madame,