La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gu::.i!lle 316 28 1 c ' e s t une a ffa ire qu i surpasse ma con fi dence . Je d irei à V. A . R . que ses me i l leurs serviteurs es t iment q u ' i l est de J ' i nterest de V. A . R . de marier promptement Monseigl neu]r, devant qu ' i l prene trop cl' amour pour quelque' femme", et qui l ' empe sc heroit aprés d ' escouter aucune propos ition de manage. Il est tres vray qu ' on avait escri t i c i au p[rince] Th [omasJ qu ' i l se hastat d' aller en Piemont pour prendre le timon des affaires. Je n ' ay pas encore veu Madame l ' ambassadrice Servienf2, mais chacun m ' asseure que, si elle estait soeur de V. A.R. , elle ne prendroit pas plus de soin de ses interests qu ' elle fait. La Reyne l'a receue admirablement. Je me prepare à la bien entretenir. / (f° 4r) M. de Nemours m ' a dit qu ' on avoi t grand' peur à la Cour que le cardi nal B arberin2', maintenant enemi de la France, ne debauchat l e card i na l Anthoine son frere, 1et que celui-ci n eg r'envoiat de Rome touts ses seaux, et toutes ses patentes de sa grande aumonerie2�, qui luy a tant cousté. 21 Bailly pourrait ici faire all usion aux bruits qui couraient déjà sur l ' affection existante entre le duc Charles-Emmanuel et Mademoisel le Jeanne-Marie de Trecesson. la future comtesse de Cavour. Cf. le lettre d ' Henriette d' Angleterre transcrite dans la note 1 5 c i ­ dessus. " Justine de Bressac. fil le d' Henri de Bressac, bailli de Valence en Dauphiné, et de Justine de Cassaing de Pusignan. femme d' Ennemond Servient. Cf. MORÉR I . op. cit.. t.IX , p. 373. '' Le cardi nal François Barberini ( 1 597- 1 679). frère aîné d' Antoine et neveu d'Urbain Vlll. sous le pontilïcat duquel il jouit d' une faveur scandaleuse. Pour cela. il fut « persécuté », ainsi que ses frères. par Innocent X, et dut chercher asile en France. Une rivalité de rang. d'influence et d ' intérêt l 'éloigna bientôt du cardinal Mazarin. Le pape Innocent X profita de cette aigreur et fit de François son all i é . Pendant sa carrière, François Barbe1 �i n i fut nommé successivement légat de France et cl ' Espagne. vice-chancelier de l ' Eg l i se, bibliothécaire du Vatican. évêque de Sabine. puis de Porto. d'Ostie, doyen du sacré college. etc . . . . Cf. MICHAUD, op. cit.. t.Ill. pp. 54-55. '" Antoine Barberin i avait reçu la grande aumônerie de France, laissée vaquante à la mort du cardinal de Lyon. le 27 avri l 1 653 ( cf. la l ettre F. note 1 ). Lorsqu ' i l eut la l iberté de rentrer à Rome. i l y retourna en gardant son cordon bleu de grand aumônier de France, yuoique le Pape en murmurât. « Le cardinal François Barberin. son frère aîné. n'en usa pas de même : car, sur ce que le Pape l ui témoigna qu'il n' avait pas agréable q u ' i l demeurât dans le parti de France, i l renvoya les prov isions de grand aumôni er de la Reine, q u ' i l avoi t pri ses retournant à Rome en 1 647, pour empêcher que le Pape ne le maltraitât, comme étant domestique de Sa Maj esté ; et oubl iant la protection q u ' i l avoit reçue de cette couronne durant sa disgrâce. il en abandonna les i ntérêts. et voulut passer pour neutre dans Rome » ( MONTGLAT, Mémoires. op. cit., p. 293 ). À propos de la nomination du cardinal Barberini à grand aumônier de France, le nouvelliste du ms.f.fr . 5 844 écriv i t, le 2 mai 1 653 : " Le

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