La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

3 1 2 Correspondance d 'A. B11il/1· - 1652- 1653 touchera bien tost quarente huict mil le livres tousjours à bon compte, et a utilement travai llé pour fai re e nvoier quelque secours en Piemont. On luy a escrit de Thurin ces mesmes mots. Il y a des fourbes qui voudroient aster l ' ambassade à Mons' Servient. Elle les conoit bien. On travai l l e i ncessamment à la Chambre de Justice14 contre ceux qu i sont accusés d' avoir conspiré / ( f0 l v) contre la persane de S [on] Emi [nence] 10• Mais, i l s n e parlent point, et B ertod 11', receveu r des consignati ons, et l e 1 � Il est question ici d u procès q u e l ' on instruit lorsqu'on arrêta trois conspirateurs tramant contre Mazarin (cf. la gazette 3 1 9, note 1 3 ; la gazette 326 et la note suivante ) . C ' est le Parlement de Paris qu i aurait dü s'en occuper. mais « comme l i l l avoit témoigné beaucoup d'animosité contre lui [Mazarin ], Sa Majesté ne voulut s'en confier qu'au premier officier de justice de sa Couronne et qu'aux principaux de son Consei l . dont elle forma une Chambre souveraine clans l ' Arsenal pour travail ler i ncessamment à ce procès » ( VALLIER. op. cit.. t.IV , p. 347) . L'arrestation de Bertaut. le chefde la conj uration. remontait au 3 1 mai 1 653, mais la chambre de justice ne fut constituée qu'en septembre 1 653. Cf. la « Commission » que le roi envoya « à Mess'' les chancelier et Garde des Sceaux et il Mess'' les consfci lle J rs d' estat et m [aîtr]es des Requetes qu i y sont nommez pour procedcler à l ' i nstru ttion et jugement du procés des nommez R icous. Bertault et Du Chesne. Du 1 2' septembre 1 653 » (Paris. BNF, ms.f.fr . a.f. 4 1 87. ff 242r-244r) . « M. de BretheuiL mfaîtrJe des req [ uê]tes » fut alors choisi par le roi pour être son procureur « en laditte commission » le 1 3 septembre 1 653 ( ibid. ff 246r-247r). 1' Grâce il des lettres qu'on avait interceptées en mars 1 653. Basile Fouquet. chargé sans titre officiel de la police secrète et de la direction de la B ast ille. avait découvert un projet d 'assassinat ourdi contre le cardinal Mazarin. Deux des auteurs de cette conjuration furent bientôt iden t i fiés : l ' un. grand maître des eaux et forêts de Bourgogne. se nommait Chri stophe Bertaut : l ' autre. un aventurier q u ' on appelait R i cous. était con s i déré un émissaire du prince de Condé et de M"'' de Châtillon. « R icous. écrivait l ' abbé Fouquet à Mazarin le 1 6 sept. 1 653, est en cette v i l l e [Paris]. et s'en ira à Merlou fterre appartenant à la duchesse de ChâtillonJ, s ' i l peut s'cschapper. S ' i l plais! à vostre Ém inence de donner à Du Mouchet. chevau-léger, qui s'est fort bien conduit et avec affection. huit gardes de vostre Ém inence, i l i ra demain, à la pointe du jour. à Pierre-Fitte, qu i est un passage où indubitablement donnera Ricous. Mouchet le connoist. J ' a i des espions en dix endroits pour l ' attraper . . . » (Paris. Archives du M i n . des Affaires É trangères, FRANCE. t.CL . pièce 1 66). Ricous fut en effet arrêté ainsi que Bertaut, et tous les deux jugés par une chambre de justice q u i fut établie à l' Arsenal et que présida le chancelier Séguier. Le 1 1 octobre 1 653, la condamnation fut prononcée et le jugement exécuté. "' Christophe Bertaut, maître des eaux et forêts en Bourgogne et Bresse et frère d'un receveur des consig nations, très fidèle à Condé. Son séjour prolongé à Paris, ses changements fréquents de domicile et ses visites à un conseiller suspect, avaient déjà éveillé des soup�·ons. De plus. il avait déjà eu des problèmes avec la justice dijonnaise en 1 65 1 . En 1 653. il fut dénoncé par un de ses débiteurs qui espérait obtenir la confiscation de ses biens. Arrêté donc le 3 1 mai , Bertaut fut enfermé d ' abord à Vi ncennes et puis transféré à la Bastille

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