La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Go::.ette 326 3 1 5 L'on continue de faire l e procés aux trois conj urés appe l l és: Bertod, chef de la conspiration, et Grand Maistre des Eaux, et Forests de Bou rgogne4; La Chappelle, gentil homme de Monsieur le Pri nce1; et Du Chesne\ s imple cordonier, mais determi né , et qui avait dans ces derniers troubles attaché à un poteau l ' image de Saint Q.7• Ces deux derni ers o n t des-j a c on fe s s é , sçavoi r Duche s ne que La Chappel l e l u y avo i t promi s tro i s cent p i stoles, \et/" un hab i t fort riche pour pouvoir en trer c hez M. l e Card f i n a l ] X1'. Moienant / ( f0 2r) quoy, i l 4 À propos de ce personnage. v. note 1 5 de l a gazette 325. ' Val l ier ne cite jamais La Chapelle dans son Joumol ; les papiers du procès conservés à la BNF ne le mentionnent pas non plus. Bai l ly est-il bien informé ·1 Du coup, c' est plutôt étrange q u ' i l ne parle jamais de Ricous (ou R i cousse), l ' autre chef du complot. Est-ce que ce R i cou s pourrait s ïde n t i fi e r avec La Chappel l e '? J ean R icous était d ' origine auvergnate ( selon J . Lai r. Nico/0.1· Fouq11N. cit.. t . I , p. 282) ou dauphinoise (d' après le ms.f.fr. 5 844, f0 1 85v). l i avait un frère aîné qui. marié à l ' une des femmes de la duchesse de Châtil Ion, avait été pl acé par cel le-c i , en 1 647 , chez le prince de Condé. Jean R i cous devint alors un courrier habi tuel de Condé et a l l a i t souvent au château de Merlou, maison de Madame de Châtillon. Il fut arrêté le 23 septembre 1 653. étant tombé dans un p iège que lui tendit l ' abbé Basile Fouquet. Cf. VALLIER, op. cil., t.IY, note 2 de p. 346. " Du Chesne, qui aurait dû assassiner Mazarin. fut arrêté en même temps que Bertaut. 7 C' était la « spécialité » de cc cordonnier : en novembre 1 650, il avait déjà affiché les tableaux de Mazarin dans divers endroits de Paris, c h o s e dont il fut i ncriminé (cf. VALLIER, op. cil.. t.II, p. 2 1 3). En ce q u i concerne son sort judiciaire, « encore qu'il demeurât d'accord de plusieurs crimes dont i l étoit accll.';é, . . . . l 'on n' eut point d'égard à ceux qu i avoient précédé J ' amnistie générale ; et parce que les autres n"étoient pas pleinement justifiés, ou que l ' on le vou lût garder pour le confronter à quelques autres complices non encore prisonniers, il fut d i fféré à son jugement pour quelques jours, et enfi n envoyé seulement aux galères perpétuelles, par arrêt du 22" du même mois d'octobre » . VALLIER, op. cit., t.IV , p. 352. ' La BNF de Paris conserve un manuscrit contenant des pièces relatives à ce procès ( le déjà c i té ms.f.fr . 1 843 1 . m icrofil m 323) . À travers l e texte des questions qu ' on posa au Bourguignon pendant son inte1Togatoire. il est possi ble de reconstruire tous les préparatifs du crime (cf. ms. c i té. I ' !nterrogawire à /aire à Bertault, ff 677r-678v) : Bertaut donna effectivement 255 l ivres à R icous « pour faire aller en Guyenne la femme de Duchesne, ses enfans. et achepter un habit noir audit Duchesne » (f0 678r). Puis, il promit c i nq ou six cents pistoles à Ricous en échange de sa fidéli té et, le 30 mai 1 653, i l donna de l 'argent à Duchêne lorsquïl le rencontra chez un certain Jamet, pour mieux le disposer à l'assassi nat, en lui promettant encore d' autres récompenses s ' i l servi rait bien M. le Prince ( f0 678v). Le 31 mai enfin. quelques heures avant son arrêt, Bertaut rencontra encore R icous pour parfaire leur projet de meurtre, et i l l u i fit espérer d ' autres sommes d ' argent pour le lendemain ( ibid . ) .

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