La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

3 1 6 Cnrre.1pn11da11ce d 'A . Rai/11· - 1 652-1653 prendrait son temps. dans une aud ience' où l e Card l i nal ] seroit environé de beaucoup de monde, de l uy planter u n poignard dans le sein, et de l ' y lai sser, afi n qu ' il ne fût poi nt reconu, et qu ' il pût de sau ver dans l a fou le''. La Chape l e l ' avoüe, et d i t que B ertod, grand parti san du Pri nce , l ' y avait engagé, et que mesrne i l d avai t desj a touché quelques sommes d' argent. Bertod est muet, et ne dit mot 10• Mai s cela n ' empeschera pas que sa cruauté ne soit punie du dernier suppl ic e 1 1 • Cette conj uration avoi l, come l ' on voit dans les l e ttres surpri ses 1', l e s p l u s grands pour auteurs ou pour compl ices 11• '' Selon les documents dont i l est question dans la note précédente. Duchêne aurait dü effect ivement l ai sser " l e poign ard clans la p l aye. après le coup donné » ( i hid . . f0678v). '" Ce fut sa tactique pendant tout le procès. Au déhut. i l essaya de se faire renvoyer au jugement du Parlement, puis i l refusa tout i nterrogat o i re, « de façon que. après les formalités ordinai res. i l y eut arrêt portant que son procès lui seroit fait comme à un muet » ( VALLIER. op. cit., t.IV , p. 349). En septembre. le nouvelliste du ms.f.fr . 5 844 ( f0 J 80r) avait déjà écri t : « La chambre de justice ayant voulu avant h i e r [25 septemhre 1 65 3 ] examiner le nommé Bertaud . frere du recepveur des consignations. i l refusa d e l a recognoistre » . Entre l e l '' e t l e 3 octobre 1 653. l ' homme avait adressé trois requêtes au Parlement pour en appel er de l ' i ncompétence de ses j uges ( pièces du procè s , BN F. ms.f.fr. 1 843 1 , ff 677-689). On fit recours même à la torture pour faire parler Bertaut, qui finalement avoua avoir écrit la lettre i ncriminée dévoilant le projet d' assassinat du cardinal : cf VALLIER, cit., t . I V. p. 350. 11 Bertaut fut condamné. avec son compagnon R icous. le 1 1 octobre 1 653 ; « ils furent condannés, comme crim i n e l s de laize maj esté pour avoir vou lu fai re attenter à la Personne de M' l e Cardin a l par u n nommé Du Chesne ( . . . ) . à estre rompus v i fs. et auparavant appliqués à la questions f sicl ord inaire. et extraordinaire pour declarer leurs complices. après quoy, ils furent executez » i mmédiatement devant la porte de l a Bastille, dans la rue Sai nt-Antoine. Le supplice eut l ieu « sur les 7 . heures du soir, ( . . . ) mais on les estra n g l a auparavant q u ' i l s fussent rompus : le corp de B ertault fut m i s dans un carrosse. et enterré aux Cordelieres de l ' Ave Maria. et celuy de Ricousse demeura 24. heures exposé sur la roüe » (ms.f.fr . 5 844. ibid. ) . L' abbé Fouquet confi rme : « Comme je fin i s ma l ettre. des gens que j ' avois e nvoyés pour tenir la main it l ' execution sont reve n u s . Tout s ' e st passé fort doucement. Les lettres [ i nterceptées e t révél a n t la conjuration] ont esté bruslées par la main du bourreau, et les criminels ont esté estranglés avant que d ' e stre roués » ( Pari s , Arch i ves du M in . des Aff. É trangères, FRANCE, t .CXLI X . pièce 1 3 1 , l ettre datée du 1 1 octobre, à Mazari n ) . Cf. aussi la Ga::ette, pp. 1 05 1 - 1 05 2 . " Les lettres i nterceptées dont on parle souvent furent vraisemblablement celle qu e Bertaut expédia au prince de Condé le 29 mars 1 65 3 (cf. son interrogatoire. ms.f.fr . 1 843 1 , tu 677r).

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