La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

326 Crmnpondance d 'A. Bai/fr - 1652- 1653 Miniot, gabel i er de Lyon 1 1 , essaie de faire nai stre sur la voiture des sels de Savoye12• Monsieur le Sur-i ntendant avoi t genereusemen t (et nonobstant toutes l es oppositions de ce fennier, et mesme l 'offre qu' i l faisait d' une somme notable, moienant que ce fut l uy qui voiturat ce sel) fai t ordoner que la voiture se feroit par tel que V.A.R. voudrait choisir, et ne seroit point obligée d' achepter le1' sel de ces fermiers, ni de passer par leurs mains pour le transport. Et i l y en a trois arrests' expediés; et, comme le bail en a esté livré à Miniot, et qu ' i l ne creint p l u s d' après la mort de s on frere13 estre privé de la ferme, i l e s t allé laschement asseurer Monsieur l e S ur-i ntendant que l ' on voulait tromper le Roy, et d imi n uer ses revenu s par l a demande que vos offi ci ers, et vos serviteurs faisaient ici de la voiture, et achapt de vos sels à part, et separement des fermiers generaux , puisqu ' i l mettoit en fait, et offrai t de prouver qu ' i l / ( f0 2v ) estoit d ' accord avec Y. A . R . que ce serait l uy qui vendra i t, et voiturerait tous l es sels de Savoye, et qu ' il en avoit vostre escrit. M. le Sur-i n tendant, bien surpris de ce discours, et ayant mandé M. Bonefont, luy en \a/ parléù avec u n peu de chaleur, et montré' que !' enti ere confiance " Le nom de ce M iniot revient à plusieurs reprises dans la correspondance du secrétaire Bonnefont ( A.S.T., Corte, Lertere Ministri-Francia, m . 6 1 et fasc.3, Bonnefimt, lett. 45/2, 50/8, 52/8, 56/4, . . . ) . On apprend que Mi n iot était un gabelier qui, dïntelligence avec son collègue Deschamps, essaya de tirer un plus grand profit du voiturage du sel vers la Savoie. Cf. les trois notes successives et la suite de la gazette. 1 2 Le problème concernant l ' affaire d u voiturage du sel n e fut résolu qu'en décembre 1 65 3 , avec la perte, de l a part de M i n iot, de tout contrat commercial avec l a cour de Turin. Le 2 j anvier 1 654, l a duchesse Christine écrivit e n e ffet à Bonnefon t : « Nous avons receu vostre lettre du 1 9. du passé ldécembre 1 65 3 ] et esté bien ayse d' apprendre que les Gabel les du Lyonnais, et du Languedoc soient demeurées au s[ieu l r Monerot à l ' exclusion du s [ieu]r M ignot e t que l a Savoye en ayt esté distrelle en consequence de l ' arrest qui fut donné lorsqu ' on parlas! premierement de l a ferme du Lyonnois, lequel il faudra retirer e t l e faire confirmer par u n autre, s'il se peut. pour affermir tousjours davantage la concession de la traille franche des selz et l ever toute esperance aux fermiers du Lyonnois de nous troubler en la joüissance » (A.S.T., Corte, Lettere Mini.1·tri-Francia, m.6 1 , fasc.4, « Registra di lettere scritte da M.R. al sig' de Bonnefont »). BLANCHARD, Le sel de France en Savoie (XVII' e t XVIII' siècles ), dans ·• An n ales d ' h i stoire économique et soc i ale ", t . I X , 1 93 7 , pp. 4 1 7-428 c ommu nication au I l l' Congrès National des H i storiens français, Montpel li er. Cf. aussi A . S.T., Corte, Lettere Ministri­ Francia, m . 6 1 , fasc.: , la lett. 56/4 de Bonnefont, ( d u 3 1 oct. 1 65 3 ) et, en particulier, l a lett. 5 8/5 (du 7 nov. 1 65 3 , à M . R . ) , où le secrétaire essaie d ' expliquer l e comportement de Mi niot. 1 .> Personnage non identifié.

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