La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Ga;ef/e 330 333 Mon s i eur le Chance l ie r4 me d i t, l un d i passé, que Mon s' le Card i na l augmentoit tous l e s jours l ' estime qu ' i l doit faire du zele que V.A. R . fait paroistre en toutes sortes d ' occasion s pour cette courone; et que, le j our auparavant, Monsieur Fouquet\ l ' un des Sur-i n tendants, luy avoit dit qu ' i l falloit mettre à part d i x huict cent m i ll e l ivres pour envoier e n Piemont, et que M. l e Cardi n al l e l uy avoi t ordon né avec beaucoup de chal eur, e t d' eloges pour V. A . R . . Et , comme je conj u rei Monsr " le Chancelier de me parler sincerement, et s i on ne fai so i t point courir ce bruit pour engager / (f0 2r) 'la bonté de V.A . R à promettre le quartier d ' hyver aux trouppes du Roy dans le Piemont"g, et aux depans du peuple, il me repondit qu ' i l ne le ' Pierre Séguier. ' Nicolas Fouquet. 0 On fait all usion à une affa i re q u . i risqua de compromettre les relations diplomatiques entre la Savoie et la France. L' hiver désormais aux portes, les troupes françaises en garni son dans le Piémont espéraient pou voir se cantonner près de Turin et attendre la campagne successive aux dépens du Duché. Cependant. la cour turinoise refusa toute aide aux a l l iés. à cause de l ' état de ses finances (cf A . S .T.. Corte, Lel!ere Ministri­ Francia. m . 59 , cil., lettre de M . R . ù d' Ag lié, du 8 novembre 1 65 3 , p. 8 1 9-820, et celles du 29 novembre. p. 833, du 5 décembre, p. 84 l et du 1 2 décembre. pp. 847-848). Le 2 1 décembre, le maréchal de Grancey et l ' ambassadeu r Servient fi rent une dernière tentati ve pour conva i nc re les ducs. en i l l u strant les promesses de Paris et en l e u r remettant l e s lettres cl 'An n e cl' Autriche et de Mazarin. qui renouvelaient l e u r demande de cantonnement. Rien à faire : Charles-Emmanuel I L après avoir entendu l 'opinion de son Conse i l . confi rma l ' i mpos s i b i l ité d ' accorder des q u arti e rs d ' h iver à l ' armée française (cf. ibid, lettre du 24 décembre 1 65 3 . de M.R. à d ' Aglié, p. 852 ) . « 1 contrasti e le dispute furono [al lora] l unghe et accompagnate da gran calore per la parte del detto maresciale rorancey J che, non volendos i arrenclere aile ragioni che g l i si adducevano. com incio a prorumpere in diverse minaccie, c principalmentc che si sarebbe da lui preso per forza l ' a l loggio in Piemonte, già che si ricusava cl ' accordarlo aile sue i stanze : che gl ' ordi n i del Re erano Il. prec i s i . a l u i , per l ' a l l oggio, che g l i haverebbe esegui t i con rigor tale che ben acld iterebbe per prat icab i l i i q u artieri che g l i si s u pponevano per impossibil i : che se s i fusse trattato di concederg l i a Turchi o agl i Spagnuol i , non vi sarebbe stata difficoltà. ma c h " a Francesi s i negavano con motivi sofi s t i c i . e mendicati pretesti dïmposs i b i l i tà. tassando il Cons i g l i o del! ' A . S . R . di mala i ntentione verso la Francia. ragg i rato da privati e segreti i nteressi, . . . » et ainsi de suite. Cette réaction violente et i rrespectueuse du maréchal français, ainsi que les dénégations i rréductibles de Madame Royale et de son fi ls témoignent bien de l ' insatisfaction existant dans les relations franco-savoyardes, au delà des révérences et des remerci ements mutuels. À propos de cette question concernant les quartiers d ' hiver, le prince Thomas écri v i t ceci à son frère. le cardi n al Maurice, le 8 janvier l 654 : « Egl i f 1 · ambasciatore cl ' Aglié] mi mando una copia della scrittura presentata a S . A . R . dai s ignori maresciale di Grancé. et Ambasciatore di Servient. nella quale ho veduto le loro di mancie assai differenti da

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