La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
346 Correspondunce d 'A. Bai/fr - 1 652 - 1 653 La so i reé fi st cesse[r] l e carnage, retyrer l es troupes masarine s , et l es nostres passerent au travers de cette v i lle, malgré les factions Masari nes , et se s on t postées au bou t d u fau bourg S t . Vi c tor, où e l l e s so n t presentem [e n ] t 1 'l_ Le Roy , pre s en t à cette attaque '11, se retyra l e so i r à Sa i n t Den i s s u i vy du c ard i n a l Mas ar i n avec peu de s uccé s e t de sat i sfac t i on . H ier, la v i l l e s' assembla' 1 et Son A ltesse Royalle n ' en fut pas sy tost sorty que le peuple armé, aprés avoir mi s et fai t mettre à c hacu n de la pail l e au chapeau pour marque d ' anti masarin'', mi t le feu aus portes de l' Hostel de Vi l l e'1b. J usque treise personnes de remarques', pour n ' avoir poi n t eu de " L' armée des Princes campa dans le faubourg Saint-Victor jusqu'au 29 juil let 1 652, en y faisant des ravages incroyables. '" Pour suivre l ' attaque d ' e n haut, le Cardinal avait amené le roi sur la butte nommée Charonne, qui actuel lement est l 'emplacement occupé par le cimetière du Père-Lachaise. Mademoiselle fit tourner le canon de la Basti lle contre son jeune souverain et lui fit tirer une balle. chose dont Louis XIV devait toujours se souveni r toujours. CL VALLIER, op. cit., t.lll, p. 307. 21 Le 28 juin 1 652, le Parlement avait convoqué une assemblée générale de notables parisiens, chargés d'étudier le rétablissement de l'ordre et de préparer l'entente avec le roi. Cette assemblée n'ayant rien résolu de définitif. une autre avait été décidée pour le 4 juil let. Mais. les événements qui se produisi rent le 2 juillet allèrent transformer la journée du 4 en massacre. " Condé faisait déjà prendre des brins de pai l l e à ses soldats pour mieux les distinguer dans les combats. Dès le matin du 4 j u i l let, le peuple aussi adopta ce s i gne de reconnaissance : ceux qui ne l ' avaient pas étaient battus comme Mazarins. DUB U ISSON AUBENAY (op. cit., t.IL p. 247). attribue à Mademoiselle de Montpensier l ' idée de cette enseigne. '' À p � ropos des violences qui i nterrompirent l ' assemblée municipale (et qui durèrent 6 heure s ' ) , tous les contemporains blâment sévèrement la conduite des chefs de l a Fronde (et de Condé surtout ) . On ne se trompe pas beaucoup si l 'on affirme que celte journée, appelée par Omer Talon « la plus farouche. la plus brutale et la plus sauvage qui ait été faite depu is la monarchie ». fut l ' une des causes principales de la ruine du parti anti mazarin (TALON. Mémoires. op. cit.. p. 496). Presque tous les mémorialistes du temps s ' arrêtent sur cet épi sode : e ntre autres. on a consulté les relations q u ' e n fon t La Rochefoucauld (Œu vres de La Rochefàucauld. op. c i t . , t . I I , pp. 4 1 6-4 1 8) , Conrart (Mémoires, op. c i t .. p. 1 1 3 et s u i v . ) . Guy Joly (Mémoires. op. c i t . . t . I l , pp. 1 7- 22 ) et Mademoiselle (p. 1 26 et suiv. ). Cf. aussi le Journal de Dubuisson Aubenay, en date du 4 juillet 1 65 2 . et surtout les Registres de / 'Hôtel de Ville pendant la Fronde, ( op. cit., t.III, p. 5 1 et suiv. ) . Cependant. les récits les plus précis de cette journée sont peut-être ceux que nous ont l a i ssé Conrart (déjà cité). le prévôt des marchands Le Fèvre ( Paris, BNF, cote : ms. f. C i nq Cents Colbert, n°3, f0409) et l ' anonyme de l a Relation de ce qui s 'est passé à ! 'Hôtel de Ville le 4 juillet J 652 ( Paris, BNF, ms. f. fr. n.a. 2386. f0 202 e t suiv.). Cf. l a note 1 1 de p. 1 1 .
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