La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazerte C 347 pail l e au chapeau, ou pour estre soupçonnés d ' e stre masari ns , i l s firent effort pour avoir l e mareschal de l ' Hopi taF4 et le Prevost des marchans2' affi n de l e s assomme r, ma i s i l s se sauveren t aprés avo i r j e ttdé par l e s fen estres p l eu s i eu rs bi l l ets d ' u n i o n de l a v i l l e avec l e s Princes'''. Mademoi sel l e y fut par deus foi s pou r appai ser la sedition et l ' i ncendie, et M' de / ( f0 2r) Beau fort n ' y fut pas i nu t i l e et coucha dans ! ' Hoste( de Vil l e21• Le mareschal de ! ' Hosp i tal et le Prevost des marchans ont envoyé aujourd' uyc leurs demissions28 à S .A. R . , et se retyrent secretement. M' de Beaufort est à present gouverneur de Paris et1 M' de Brussel les nommé pour Prevost des marchants29, dont il a vou l u se deffendre; mais le peuple l ' a tant 24 François du Ha l l ier ( 1 583- 1 660 ) , comte de Rosnay, maréchal de I ' Hôpital, frère du maréchal de Vit ry. Veuf de Charlotte des Essart ( 1 65 1 ) . darne de grande beauté. i l était gouverneur de Paris depui s 1 649. Cf. MORÉR L op. cit., t.Vll , p. 88 � ; TALLEMANT DES R ÉAUX, op. cit.. t. Il, pp. 7 1 -75. 977. 2; Antoine Le Fèvre (ou Lefebvre ), élu prévôt des marchands en 1 650. Avant, il avait été conseiller du roi en son conseil d' É tat et en son consei l privé. Cf. Rer;istres de / 'Hôrel de Ville, op. cit., t . 1 1 1 , p. 465 et la note 28 c i-dessous. 20 Sur l e péril couru ce jour-là par le gouverneur de l a v i l le. on peut voir l es Mérnoires de Conrart (op. c i t . , p. 57 l ), qu i donnent l e plus de détails. et ceux de Gur Joly ( op. cit., p . 75). Selon M ademoise l l e . de ! ' H ôp i tal se sauva par une fenêtre, après avo i r moyenné sa fu i te ( op . c i t . , p. 1 28 ) : cf. a u s s i DUBU ISSON AU BENAY. op . c i t . . t . 1 1. pp. 250-25 1 et les Rer;istres de / 'Hôtel de Ville . . . , op. c i l . . t . 1 1 1 , pp. 69-70. Le prévôt des marchands, au contraire, caché dans la chambre d ' un officier, fut sauvé plus tard par Be aufort et par la Grande Mademois e l l e , sous promesse de démissionner de sa charge : c f. les Mémoires de Mademoiselle . . . . op. c i t . . p. 1 27 . Dans le t . 1 ! des Œuvres du cardinal de Retz., en note, on retrouve le texte du tra i té d ' union conclu, à cette date, entre l a v i l l e de Paris, le duc d ' Orléans et l e prince de Condé ( op . c i t . , t.11, note de p. 370) . 27 Lorris. qui donne un réci t savoureux de cette journée tragique, affirme que soit Beaufort, soit la Grande Mademoiselle passèrent une grande parti e de la nuit à I' Hôtel de Ville et qu'i l s n 'al lèrent se coucher qu'à quatre heures du matin : cf. LORRIS, Lli Fronde, op. cit.. p. 378. �· Le prévôt Le Fèvre. élu le 16 aoüt 1 650, en remplacement de Le Féron, avait été confirmé dans sa charge le l 6 aoüt 1 65 1 . Après sa démission forcée du 4 jui llet, i l protesta en vain . Il n e rentra à Paris que le 1 9 octobre suivant, déjà réinstallé dans s a fonction e t e n compagnie du maréchal de ! ' Hôpital . " Plusieurs mémoires signalent que l ' élection de Broussel eut l ieu le 6 j ui llet 1 652. Le duc de Beaufort dev i n t gouverneur de Paris et Condé général en chef des armées. Quelques jours plus tard. le 20 juillet, Monsieur fut élu l ieutenant général du royaume, à une faible majorité. Le 26 juillet, un véritable gouvernement frondeur fut installé. Cf. les Registres de ! 'Hôtel de Ville pe11di111t la Fronde, op. cit., t.111 , pp. 76-85.