La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

354 Correspondance d 'A. Bailly - 1652- 1653 On me vient d ' asseurer de bonne part que' Monsieur de Metzx est mi n istre d' estat et prendra, dans l e conseil du Roy, la place deüe à sa naissance et à son i ntegrité. Un gai l l art i ncogneu a fait afficher9 dans l es carrefours de cette v i l l e que' la charge de surintendant est vacante '" et que l ' adj udication s ' en fera au plus offrant et dernier encherisseur à la bougi e " , chés Madame Dampus12, où les derniers feus seront esteints par Dondedei 13. Il est à sçavoir que le s [ieu]r Dondedei est bien amoureus de la ditte dame et qu ' on s ' adresse à e l l e pour avoir une part i e de ce que s ' obtient par l e c [ ardi nal] Masarin . Les princesses mazari nes14 s e sont tenües cachées icy ' ' e t l ' on fait semblant gouverneur de cette place, le reçut et traita superbement ( cf. CH ÉRUEL, Histoire de Fmnce sous le ministère de Mawrin, op. cil. t.l, p. 398). ' Henri de Bourbon. évêque de Metz ; v. la gazette 283, note 3. " Sur cet épisode, cf. aussi la relation qu 'en fait Bailly le même jour, dans son ordinaire (gazette 302) . '" Le surintendant d e La Vieuville était mort subitement le 2 janvier 1 653. " La vente aux enchères à la bougie durait le temps que mettaient trois bougies à brüler. Cf. le Grand Robert de la languefrançaise. Dictionnaire alphabétique et analogique de la lwzguesfi·ançaise de P. ROBERT, 2• édit. Entièrement revue et enrichie par A. REY. Paris, La Robert. 1 985. vol . 9, t. 1 1 . p. 1 06, s.v. bougie. " Marie de Brnncas. femme d ' Henri de Castellane. marquis d'Ampus. Cf. la gazette 302, note 1 7. '' Joseph Zongo Ondedei . « Italien de nulle probité ». selon le père Rapin (Mémoires, t.I, p. 2 1 2 ). créature et agent de Mazarin. dont il était le maître de chambre. I l fut élu évêque de Fréjus en 1 654, et mourut en 1 674. Il est souvent question de l u i dans les Mémoires du ca � dinal de Retz. qui ne témoigne pas pour lui plus d'estime que Rapin. 1·1 A savoir: les sœurs Laure Vittoria et Olympe Mancini et leur cousine germaine Anne­ Marie Marti nozzi, en France depuis 1 647. ' ' Au temps du premier e x i l du Card inal. en février 1 65 1 , l e Parlement ava i t voté à l' unanimité que « ledit cardinal Mazarin sortirait ( . . . ) avec tous ses parents et domestiques étrangers, à faute de quoi sera i t procédé contre eux extraordinairement. et permi s aux communes et à tous les autres de leur courir sus » (SINGER-LECOCQ, la Tribu Mazarin . . . , op. cit., pp. 48-49 ) . Lorsque le cardinal-ministre q uitta la capitale pour la seconde fois, en 1 652, ses nièces durent le suivre. Et pourtant. d' après l ' i nformation que donne i c i le baron de Sainte-Frique. i 1 semble qu · el les durent jouer une dernière comédie et rentrer à Paris avec leur oncle, le 3 février 1 653 (cf. la note suivante). Quoi q u ' il en soit, la princesse de Savoie-Carignan tint à participer au cortège qui alla à la rencontre des exilés pour avoir l ' honneur de ramener les Mazarinettes dans son propre canosse : « Ledit jour 3 [fé vrier]. arrivérent aussi par la porte S. Antoine les Niéces de Son Eminence, au­ devant desquelles estoyent allées la Pri ncesse de Carignan, la Princesse Loliyse sa fille,

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