La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
358 Correspondance d 'A , Baillv - 1 652 - 1 653 Monseigneur l uy ayant escrit cet ord[inai ] re avec permi ssion de retourner quanth i l l uy p laira, quoy qu' il n ' ait obtenu lesd f i tesl bulles, ce qu' i l espere neantmoings de faire. Monse i g [ neu ] r l uy mende que, retournant par P iedmont, qu ' i l se donne l ' honneur de veoir l eurs A . R . de sa part, et que, s ' i l a quelque chose de considerable à' dire de ses affésr1, qu ' i l peut l ' en en tretenir à fond \M . R ./, mais qu ' auparavant qu ' i l s e donne l ' honn [ eurl de vous veoir e t d ' ag i r en cette Cour avec vous de concert. Et, comme i l y a certaine condu i tte à observer avec M . R . touchant l es i nterrests de Mg', vous ne l uy d i rez là dessus que ce que vous j u gerez à propos . Le surp l us , vous prendrez la pe i n e de l ' es c r i re d i re c t eme [ n t ] à S . A . ou à moy . Vou s l u y tesmo i gn er ez , s ' i l v o u s p l ai st , comme l ' o n / ( f0 2 r ) vous mende de prendre tourte c ro i ance en l u y e t de luy r endre tous l e s servi c e s qu y despendroit de V [otre] R [everence] e n cett e Cour et en effect de q uoy v [ou ] s estes pri é. La Reyne4 a remi s tourte l a d isposition de la despoui l l e de deffunct Mg' \le card[inal]/ de Lion à Mg' le card. M[azarin]' . Ce brui t est dans le monde d ' i cy que M . le C[ ardinal ] a quelque pensée po[ur] luy sur l ' arch[evêché] de Reims et qu' i lc donnera en eschange \à S .A./ l ' arch [evêché] de Lion, la grande aumoinerie et d ' au [tr]es benefices po[ur] equ iperer la valeur du revenu6• Je doubt fort que cela reus s i se , ayant " An ne d ' Autriche. ' « On remarqua que sur ce qui fut dit à la Reine que les antichambres du cardinal Mazarin étaient pleines d' ecclésiastiques, elle répondit qu ' i l ne fal lait pas s' étonner, puisqu ' i l y avoit des bénéfices à donner, et que Dieu merci elle s ' e n étoit reposée sur l u i . et qu'elle s ' estimait b i e n h eu reuse de n ' e n avoi r pas l a tête rompue. Ce d iscours surprit tout le monde, voyant que la Reine mettait son bonheur à ne pouvoir rien, et appeloit malheur d'être en puissance de fai re du b i en à ses serviteurs. Le cardinal Mazarin éto i t ravi de la voir de cette humeur, et la soulageait de ce soin avec beaucoup de plaisir : car pour le Roi. i l le l a issoit faire à sa fantaisie. et ne se mêloi t de rien » ( MONTGLAT, Mémoires, op. cit.. p. 286). " Le card i n al de Lyon avait l ai ssé vaquer, outre 1' archevêché de sa v il le, la grande aumônerie de France, les abbayes de Saint-Etienne de Caen et de Saint-Victor de Marsei lle et quelques autres moindres bénéfices. Plusieurs personnes ambi tionnaient les recouvrir, mais l a reine « les avoit tous promis à M. le cardinal de Mazarin » (Paris, BNF. ms.f.fr . 25026, f0 1 96v). F inalement. l e 27 avril 1 653, la grande aumônerie de France fut donnée au cardi n a l An to in e B arber i n . tandis qu e l ' archevêché a l l a à l ' abbé d ' É n ay, frère du maréchal de V i lleroy. Cf. VALLIER. op. cit., t.IV , p. 2 1 3 et MONTGLAT. Mém.oires, op. cit., p. 286.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=