La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

50 Correspondanff d 'A. Rai/Ir - 1652- 1653 Monsieur fut un peu plus satisfait de l ' assemblée du Parlement qui se tint hier que des precedentes. Il fut arreté que remontrances seroient faites au Roy pour l ' execution des decl arations de sa Maj esté contre le Cardinal, que cepandant tous l e s arrests donnés contre l u y seroient executé s 11', et que pendant que le Cardinal seroit en France on ne recevroit aucun duc, et pair11• S . A.R. fit proposer par l e mareschal d' Estampes1' au Parlement de s ' unir à luy, mais i l n e le pût obtenir'9• soldats. sous le commandement du baron de Clinchamp, chagrina un peu le duc d'Orléans. puisqu' il craignait qu'el les fortifieraient trop le prince de Bourbon, qui. par conséquent, ne le servirait plus comme il l'espérait ; cf. les Œuvre.1· du cardinal de R e 1 z , op. cit.. t . I Y. pp. 77-78 et 8 1 -82. '" Le 24janvier, le président de Bellièvre et les autres députés. qui avaient été à Poitiers présenter des remontrances contre le retour du Cardinal. firent leur relation. Le roi leur avait fait répondre que si le Parlement auroit su que Mazarin n'avait levé des troupes et n'était rentré en France que pour obéir à ses volontés, il n · aurait plus gêné sa marche el son autorité. Une telle réponse provoqua une forte réaction : toutefois. « le feu s'exhala en paroles ; midi sonna, et l'on remit la délibération au lendemain 25 » ( Œuvre.1· du cwdina/ de Relz., op. cit., t.IV , pp. 90-9 1 ) . 17 Le Parlement d e Bretagne venait d'émettre u n arrêt contre le maréchal d e La Mei l l eraye. par qui i l avai t été outragé, sur la fin de 1 65 1 . lorsque les états de B retagne avaient été ouverts. li s'était passé que, malgré les vives remontrances du président du Parlement breton. le maréchal de La Meilleraye, monté « sur un bidet ». avait voulu charger la noblesse venue avec le duc de Rohan. Finalement, les gentilshommes du duc durent se rési gner à sortir de la v ille. À cause de cet incident, les pa � ·lementaires bretons prièrent les col l ègues de Paris de ne poin t recevoir La Meilleraye duc et pair. Le 25 j anvier, le Parlement de la capitale répondit par un arrêté selon lequel le maréchal « ne pourrait être reçu duc et pair qu ' i l n ' eût satisfait le Parlement de Bretagne ; et à l 'égard de tous les autres pourvus de mêmes dignités. qu' i l seroit sursis à leur réception tant que le cardinal Mazarin serait en France >> (TALON, Mémoires. op. cit.. p. 463 ). " Jacques d' É tampes, marquis de la Ferté c1· lmhaut et de Mauny. seigneur de Salbris ( 1 590- J 668). Entré dans l 'année très jeune. en 1 626 il devint capitaine-lieutenant des gendarmes de Gaston d' Orléans et premier chambellan de ce prince. Ambassadeur en Angleterre en 1 64 1 , on le nomma l ieutenant général des armées du roi ( 1 645). En 1 65 1 , il obtint le titre de maréchal de France (par l 'entremise du duc d'Orléans) et celui de conseiller d'honneur de tous les Parlements et cours souveraines : en 1 66 1 . le t itre de chevalier des ordres du roi. Depui s 1 6 1 0, Catherine-Blanche de Choiseul était sa femme. DBF. op. cit.. t.Xlll, 1 975. col. J 69- 1 70 ; L. de LA ROQUE. Ca!alogue historique des généraux firn1çais, cu1111étables. maréchaux de camp. Paris, A. Desaide, 3 fascicules. 1 896- 1 902. fasc. !". p. 1 08 . '" Sur cette combine échouée. cf. les Œuvres d11 cardinal de R e l ::. . op. cit., t.IV. pp. 9 1 -92 : « M. le président de Novion ( . . . ) s'éleva. avec M . le président de Mesme. contre ce mot d' union. comme contre la parole du monde la plus crim i nelle ( . . . ). M. le duc d ' Orléans. qui étoit présent à cette scène, en fut atterré : et ce fut ce gui le détermina à joindre ses troupes it celles de Monsieur le Prince "·

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