La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

52 Correspondance d 'A. Baillv - 1 652 - 1 653 M . de Chavigny21 est mandé à l a Cour, mais S . A . R . , ayant besoin de son conseil, ne le l ai ssera poi nt partir2". Il s ' e s t peu manqué que le b [aron] de Sainte-Fricque n ' ai t esté marié l a semaine passée, mais comme l ' on estoit sur le point de le lier, il fût si effraié de la veüe de ces nouvelles chaisnes, qu ' i l se mit en fuitte, et onque depuis i l n ' a pas paru au lieu fataF'. Mademoiselle sa soeur20 fit heureusement des lui confia plusieurs missions diplomatiques et il servit utilement durant les troubles de Paris. En 1 66 1 , il obtint de résigner sa charge de secrétaire en faveur de son fils aîné Louis-Henri de Loménie. Sa femme, épousée en 1 643, était Louise de Béon. Il a laissé des mémoires : Mémoires du comte de Brienne, publiés par CHAMPOLLION-FIGEAT et A. CHAMPOLLION fils, Paris, Féchoz et Letouzey, 1 88 l , « Nouvelle collection de mémoires . . . » par � ichaud et Poujoulat, LXXVII. Sur le personnage, cf. DN, op. cit., t.Xll, col. 272 ; L . MORERI. Le grand dictionnaire historique, op. cit., t.VI, p. 3 7 1 ; G. TALLEMANT DES R ÉAUX, op. cit., t . 1 1 , p. 1 54. 2·' Léon le Bou th i l i er, comte de Chavigny et de B usançois ( 1 608- 1 65 2 ) . Il fut d ' abord conse i ller au Parlement de Paris, et jouit, comme son père (Claude le Bouthi l l i er). de la faveur du cardinal Richelieu, qui le fit nommer conseiller d' État. En 1 639, il fut envoyé en Piémont pour travailler à un rapprochement entre Christine de France et ses deux beaux­ frères ; même si le but réel de sa mission était le mai ntien de la cour de Turin dans la dépendance absolue du cabinet français. Bien que nommés au Consei l de régence par les dispositions testamentaires de Louis XIII. An ne d ' Autriche contraignit père et fil s à la retraite. Au moment où Léon allait p � trtir pour les négociations de Munster, on le disgracia : i l résigna sa charge de secrétaire d' Etat pour les affaires étrangères en faveur du comte de Brienne. S uccessivement, i l fut rappelé encore au Conse i l , où i l resta j usqu ' e n 1 648 ; il servi t encore en 1 65 1 , après quoi il se retira des affaires et de l a cour. Il mourut à l ' âge de 44 ans le 1 1 octobre 1 652. Cf. Biographie universelle ancienne et moderne, nouvelle éd. par M . MICHAUD, Paris. Desplaces-Leipzig, Brockhaus. 1 843-?. 45 vol . , t.V, p. 347 (abrégé MICHAUD) ; DN. op. cit, t . 1 1 1 , p. 89 1 . " Chavigny s'était retiré en Touraine peu de temps après l a déclaration de majorité de Louis XIV ; mais, « devoré des pensées trop vastes de son ambition, [il] ne songeoit qu· à se rétablir dans le m i n istère. d'où il étoit déchu. par toutes les i n trigues que lui i nspiroit sa van i té. se faisant valoir auprès du duc d'Orléans par le crédit q u ' i l se vantoit d'avoir sur l ' esprit du prince de Condé » (P. RAPIN. op. cit., t.I. p. 439). ,., Des remarques de Ba i l ly concernant l ' attitude de son ami Sainte-Frique à l 'égard du mariage sont présentes aussi dans une lettre de 1 65 1 ; cf. La correspondance d 'A lbert Baillv. op. cit., t.III, dossier 2 1 5 B , pp. 62-64. 21' Il s'ag i t de Magdeleine de B aud, deuxième fil l e de P ierre de Baud et d ' Angélique de Quelen, née à Romainville le 4 octobre 1 630. Elle eut pour parrain François de Baud, prêtre de Marigny en pays de Poitou, et pour marraine Magdeleine de Charron, femme de Pierre de la Trémoille. marquis de Royan, baron en baronnie. Cf. G. HUSSON. Histoire de Romainville des temps antiques à la fin du XIX' siècle, Paris. Pion-Nourrit et C". 1 905, p. 1 14.