La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

64 Correspondwrce d 'A. BuillY - 1652- 1653 place de M . Tubeuf11, qu ' on a recompensé de cette charge. C ' est l ' ouvrage de M . Bartet, son i n t i me 18, et qu i est en me i l l eure posture que j ama i s , quoiqu ' on die. On n e voie' qu ' affi ches sed i ti eux , et horr i b l es par nos carrefours 19, et l ' insolence, et l ' impunité sont si grandes qu ' au-jour-d' huy un col-porteur a eu l ' audace de prôner, et de debiter par nos rues, une piece211 i n t itu lée «Le faux acouchement de la France, faute de s age femmed, quante schiagure [sic] et coetera» 2 1 • Les p l us sages voient pancher Je Royaume à sa perte si Dieu ne J ' en preserve par u n effort de sa main , car l e fort ne peut estre vai ncu, ni surmonté que / ( f0 3 v ) par l e p l us fort, e t l e s armées du Roy, et des Princes von t estre egalement grosses, et formidables. 11 Jacques Tubeuf. dont la fortune est liée à la complaisance de Mazarin, fut successivement président de la Chambre des Comptes. intendant des finances d · Anne d ' Autriche et intendant et contrôleur général des finances du royaume. Cf. C. DULONG. Le processus d 'enrichissement du cardinal Mazarin d'après l 'inventaire après décès de / 'ubbé Mondin, dans « Bibliothèque de ! ' École des Chartes », t. 1 48, 1 990, pp. 400 et suiv. ; TALLEMANT DES RÉAUX. Historieffes, op. cit., t.ll , p. 975 . " Dans ses lett res, Mazari n défi n issait très souve n t Bartet « confident de la princesse Palati ne ». '" Quelques jours auparavant ( d i manche 4 février), on avait effectivement trouvé affiché à tous les piliers et les carrefours de la v i l le. même aux portes des églises. « le plus séditieux et dangereux placard qu i eût paru jusques alors » i nvitant à piller biens et meubles des mazarins. desquels on arrivait à donner une l i ste. Cf. J. VALLIER. Jounwl. op. cit.. t.lll, p. 1 47. '" Dès le début de 1 65 2 . les l i belles e t les chansons avaient repri s à c i rculer en grande quantité. Le 3 1 janvier. on ava i t établi un arrêt, i mprimé, crié et affiché le 3 février. et confirmé le 6 mars. qui « apportait de nouvelles armes à l' arsenal juridique de la répression. Il fai sait "defenses à toutes personnes autres que les Colpolteurs receus par devant le Bailly du Palais ou Prevost de Paris. de vende, crier et debiter aucuns i mprimez. ( . . . ) à peine du foüet" » (H. CARRIER, La presse de la Fronde ( 1 64X-1653 ) : les Ma:.arinudes. Les hommes du livre, Genève, Librairie Droz, l 99 ! , p. 366 ). Telle était désormais lïnsolence de certains imprimés que l 'on avait établi de punir de mort tous ceux qui auraient été surpris à écouler ces libelles sans permi ssion. " Parmi les mazarinades. il y en a une intitulée effectivement Le Crnseur du 1e111ps et du monde ponant e11 111ai11 la clefpromise du : Politique Lwin. ou des visions de / 'A/ectromanre, ec . . De / 'A ccouché Espagnole. ec. . De la Descenre du Poli1ique Lurin aux Limhes. Des Preparatif:1', ec. . El de la F'rlmce en tra1,ail sans pouvoir accoucher . faute de sage}emme. Par le sieur de Sandricourt, Paris, 1 65 2 ( Lyon, BM, cote : 309 1 43 ).

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