La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

82 Correspo1ulm1ce d 'A. Bai/Ir - 1652 - 1 653 La brigue de Mons' le Pri nce et de M' de Beaufort en enrage'. Mons' de Chavigny'' n ' a pas eu cette u n ique desp l a i s i r7, l a mort de M' Bouth i ll i er son pere. depuis deus jours arrivée, l uy en a fai t ressentir un b i en grand. Mons' de La Rochefoucau l t9 et Madame de Longuevi l le 111 sont brou i l lés j usqu ' à d i re cent chozes desob l igeantes I' unJ de l ' autre : et la j al ouz i e que cauze M' de Nemours e n est l a pretendüe cauze 1 1 • Ce petit bru i t a ; La Ca::.ette n°35 (Chartres. 1 3 mars 1 652. p. 288) nous renseigne sur les préoccupations des habitants de Chartres. Les troupes de Beaufort étaient campées à Pontgoüin et celles de Nemours à Houdan. '· A cette époque, Chavigny « aurait voulu. par l' union de Gaston et de Condé. s' opposer au retour du card i nal et organiser u n gouvernement des pri nces. qu ' i l aurait d i ri gé » (A. CHÉRUEL. Histoire de France sous le ministère . . . . op. cit., t.I, p. 78). ' Il ressentit aussi le déplaisir de voir tout l'ascendant que Retz exerçait sur le duc d'Orléans. En effet. Chavigny était revenu à Paris pour « remédier aux cabales que [ce carclinalj faisoiftj auprès de Monsieur. contre les i ntérêts de M. le Prince » (Œm•res du cardinal de Retz. op. cit.. t.IV , p. 1 42). ' Claude de Bouthi l i er ( 1 58 1 - 1 65 2 ). père du comte de Chavigny. Il voua sans réserve sa carrière aux i n térêts du cardinal de Richel ieu, dont i l devi nt la créature et le favori. Dès 1 632, i l fut surintendant des fi nances. Ensuite. il fut nommé par le roi , clans son testament, l'un des conseillers de la régence. Malgré cela. après la mort de Richelieu et de Louis Xlll. il tomba en disgrâce auprès d' Anne c1· Autriche. Il se retira dans sa maison de Pont-sur­ Seine. où i l mourut le 1 3 mars 1 652. après une maladie de cinq mois. Cf. MICHAUD. op. cit.. t.V. p. 347 et DUBUISSON AUBENAY, op. cit.. t . 1 1 . p. 1 8 1 . " François IV de La Rochefoucauld ( 1 6 1 3- 1 680) porta d'abord le litre de prince de Marcillac. puis, dès 1 650, celui de duc de La Rochefoucauld. Épris de la duchesse de Longuev i lle. i l était entré dans le parti d e l a Fronde pour plaire à cette princesse. Gouverneur d u Poitou en 1 648, i l fut nommé chevalier des ordres en 1 66 1 . Il a laissé un recuei l célèbre de Maximes et des Mémoires h istoriques. DN, op. cit., t.XVII. col.354. 1" li s'agit d'Anne-Geneviève de Bourbon-Condé ( 1 6 1 9- 1 679), qui joua un des rôles les plus actifs dans les troubles et les gue1Tes de l a Fronde. Pour plaire à 1 ·ambitieux prince de Mm·cillac (puis. en 1 650. duc de la Rochefoucauld). devenu lennemi de la régente. la duchesse se détacha de la cour (janvier 1 649) et gagna au p<u1i des Parisiens son mari, le duc de Longueville (épousé en 1 642), son frère, le prince de Conti, et. plus tard. son autre frère. le Grand Condé. Au cours de la Fronde « parlementaire », elle s'établit à !"Hôtel de Ville de Paris et prit rang parmi les dirigeants du parti l igué contre Mazarin. Lors de l 'emprisonnement de son mari et de ses frères. elle tenta en vain de soulever la Normandie. et dut s'enfuir en Hollande. Arrivée à Bordeaux en octobre 1 65 1 . Anne-Geneviève prit la direction du parti factieux. Après l a Fronde. elle versa dans le jansénisme et vécut retirée d u monde, tantôt à Port-Royal. tantôt chez les Carmélites du faubourg Saint-Jacques où elle mourut. Cf. V. COUSIN, Madame de Longueville pe11da111 la Fronde. Paris, D idier. 1 859 : Ph. ERLANGER. Madame de Longueville, de la rérnlte au mysticisme, Paris, Librairie Académique Perrin. 1 977. 1 1 En octobre 1 65 1 . le duc de Nemours avait accompagné la duchesse de Longuevi l le. lorsque