La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazetre 269 85 selle où le pere dom Cosme, Feu i l lant2", presche les mercredis et vendredis. / (f0 2r) Je suis alé pour en entretenir le pere domAlbe1t Bailly que j ' ay trouvé reclus et i ncommodé non d ' avoir trop presché, mais d ' avoir fai t trop bonne chere à Monsleigneu]r l ' eveque de Glandeves�1 , qu ' i l a traité aujourd' hui dans les barnabites trop magn ifiquement pour un homme qui a presché ce mat i n la penitence. Vous voyés par là qu ' i l ne fait pas tout ce qu ' i l conseil l e, mais je croy avec tout cela qu' i l en jeusnera huit jours durant avec pl us d' austerité. Je ne croy pas qu ' i l puisse d' aujourd ' huy escrire, tant il est accablé d'estude et d ' affaires. Y.A . R . voit que je suis un peu vindicatif des i nvectives qu ' i l luy avoit escrit contre mon abstinence. gLe meschant'�. Je viens tout presentement de l a ville, où j' ay donné à disner à Monsieur I 'evesque de Glandeve dans la Chambre du Predicateur de Saint Jacques, et non pas c hez nous. Voi la desja un horrible mensonge. J 'ay passé toute I ' aprés disnéei. chez Madame de Fleuri21 au fauxbourg Saint Gern1ain, pour les affaires de ce joli chambelan, en ma conscience, et V.A.R. pourra bien ouir parler de cette negoti ation2'; et voila l ' ingratitude. 2n I l existait deux couvents d e Feu i l lants à cette époque. à Paris : celui de l a vieille rue d'Enfer, établi en 1 633, près du Luxembourg, et Je grand couvent proche des Tuileries. Cf. E. RAUNI É . Épiwphier du vieux Paris . . . , op. cit., t.IV , 1 9 1 8. pp. 247-264 et 309-3 1 5. Sur cette congrégation, cf. G. MATHEUÉ-GUINLET, Les cisterciens : "la plus grande aven/lire du monde ", Bordeaux. Aubéron. 1 998. 21 François Faure ( 1 6 1 2- 1 687). d'abord moine cordelier. puis évêque de G landève en 1 65 1 . transféré au siège d ' Amiens en 1 654 ; cf. Ga/lia christiana . . . , op. c i t . , t.llI, p . 1 247. G landève ce n ' est p l u s aujourd ' h u i q u ' u n hameau du canton d ' Entrevaux, dans J'arrondissement de Castellanne. " Allusion au baron de Sainte-Frique. " Il poum1it s'agir de Catherine de Fleury, mère du chevalier Charles de La Porte, fils naturel de Charles de La Porte. duc de La Mei lleraye ( légitimé en 1 653). Cf. TALLEMANT DES RÉAUX, op. cit .. t.ll . p. 1 084, n.3 de p. 2 1 4. Voir aussi la note suivante. " Une lettre que Bailly écrivit à Madame Royale Je 8 novembre 1 656 nous aide à comprendre ce passage : « Il y a aux environs d'Etampes une demoiselle appellée Flemi, ou Ville-Martin. extremement bien faite de corps et d'espiit et qui a refusé une infinité de bons paitis. Mesme, par un malheur qu'elle commence à conoistre. Monsieur le vicomte de Sainte Fricque. l'aiant recherchée autresfois passionement pour le mariage. Madame sa mere fit d' abord quelques difficultés à la luy donner, ce qu i le rebuta et luy fit, de ce pas-là, demander et épouser la femme qu' i 1 a à present. J ' en parle, Madame, avec connaissance de cause, car c'est moy qui traitey l'un et l ' autre mariage, et celuy qui manqua, et celuy qui se fit ». Par la même lettre. on apprend aussi que Madame de Fleury et sa fille étaient deux pénitentes des Barnabites et

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