La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 271 9 1 mettra à l a teste des trouppes pour gagner, s ' il peut, Saint Germain en Laye, où la Cour est attendue, et que l ' on fortifie pour cet effet'. Monsieur de Beaufort, et M . de Nemours menacent Orleans de bruler, et de ruiner toute la campagne I (f° 2r) d ' al entour, s ' i l reçoi t le Cardinal. M. le duc de Beaufort cherche Je mareschal de Thurene4 qui commande les trouppes Masarines, pour le combatre;. Monsieur Je Prince, dit on, bien loin d' avoi r esté battu, a mandé I' arriereban de toute l a Guiene, tiré toutes les garnisons des places dont, ayant grossi son armée, i l suit Le comte d ' Harcour pour l uy l i vrer batai l ler'. ' Après avoir quitté Blois le 27 mars, la mur se rendit de Cléry-sur-Loire à Sul ly-sur-Loire le lendemain. Cf. la Gazette, 1 652, p. 359 citée dans les Mémoires du maréchal de Turenne publ iés pour la « Société de ! ' Hi stoire de France » par P. MARICHAL, Pari s, Librairie Renouard, 1 909, 2 vol., t.I, p. 1 80 et note 2. • Henri de la Tour d' Auvergne, vicomte de Turenne ( 1 6 1 1 - 1 675), frère du duc de Bouillon. Créé maréchal de France en 1 643, Turenne fut l ' u n des plus grands chefs militaires de son époque. Devenu frondeur par amour pour Madame de Longueville mais surtout à cause des prérogatives de la Maison de Bouillon, il passa au service de l' Espagne et essaya en vain de faire marcher son armée d'Allemagne sur Paris. Ensuite, Turenne se retira en Hollande, où il demeura jusqu'à la paix de Rueil. Le 2 1 mars 1 65 1 , les duchés d'Evreux et de Château Thierry furent rendus au duc de Bouillon, et Turenne et son frère reçurent le titre de Princes Souverains. En 1 65 2 , alors, le maréchal ren t ra au service de la cour, q u ' i l sauva dans plusieurs occasions des attaques condéennes. En 1 658, dans la célèbre bataille des Dunes, il contribua à la défaite de Condé. 11 fut nommé maréchal général cieu x ans plus tard. Cf. J. BÉRENGER, Turenne, Paris, Fayard, 1 987. ' Beaufort et Turenne se batt i rent le 2 avril près de J argea u . pet ite v il le dans l'arrondissement d' Orléans, qui avait un pont sur la rivière de la Loire. Beaufort attaqua le pont, mais ce passage stratégique « fut encore mieux défendu par M. de Turenne. qui venait de prendre le commandement de l' armée du Roi, qu'il partageait toutefois avec M . le maréchal d' Hocquincour ; e t celle d e Monsieur fut obligée de qu itter cette entreprise, après y avoir perdu le baron de S irot, homme de réputation » ( Œuvre.1· du cardinal de Ret::., op. cit., t.IY , p. 644). Turenne se montra une foi s de plus le seul capitaine du royaume en état de contraster le génie militaire de Condé, avec qui il s'était brouillé quelques temps auparavant. Pour cette raison aussi, Turenne avait accepté la proposition de Mazarin de devenir le commandant en chef de l ' armée royale. Cf. P.-G. LORRIS, La F ron de , op. cit., pp. 286-287. • En réalité, Condé se préparait à quitter la Guyenne. li avait reçu une lettre par laquelle on
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