La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

8 Correspondance d'A. Bai/Ir - 1673- 1 676 une commission composée de neuf théologiens. Ils examinèrent soigneu­ sement toutes les dépositions des témoins et les attestations des médecins et conclurent à l ' unanimité qu' i l s ' ag i ssait d ' un vrai miracle. Alors, vu le j ugement unanime de la commission et les conclusions analo­ gues du promoteur qu ' il avait nommé à cet effet, Pantaléon Buttier, théo­ l ogien, chanoine de Saint-Ours, notre évêque déclara, dans sa sentence du 18 juillet 1672, que Jacques Val let n ' avait pu recouvrer la santé qu ' à l a Interrogé quel estoit cet aliment, a respondu q u e c'estoit d u laict, d u boil lion, e t d u v i n qu' il rendoit par l a verge tous tel s q u ' i l s les prennoit, n'estant j amais allé à celle. ny faict aucun excrement par deITiere durant tout le cours de sa maladie. lnteITogé si durant ce temps là i l n'a point esté visité des medecins et pris quelques reme­ des, a respondu que non. InteITogé s'il n'a point creu estre ensorcellé, s'il n'a point heu d'ennemis cogneu quel­ ques personnes de reputation d'estre sourcieres et pris d'elles quelques brevages, quelques fruicts, ou quelques buvets, a respondu que non. Interrogé s'il a receu la parfaicte guerison de la maladie, a respondu qu'ouy, qu'il mange, qu'il boit, qu'il dort, a tous les membres de son corps libres et dans leur assiette natu­ relle. I nterrogé despuis quand cette entiere sancté luy est rendue, a respondu qu' i l l'a recouvrée en aoust, despuis trois ans en ça. Interrogé de quelle maniere et par quel secours il a esté guery, a respondu qu'un samedy environ none, vei lle du dimanche des Ramaux , de l ' an née 1669, estant inspiré de Dieu et conseillé par monsieur son Curé. i l promit à Dieu et à Nostre Dame, invocquée et specialement reveréc dans l'esgl isc du lieu nommé Orope au dessus de Bielle dont la saincte Vierge porte l e nom de Nostre Dame de l 'Orope. i l luy promit donc par cette inspiration de faire dire une messe à son honneur dans ladicte esglise de l 'Orope s ' i l l uy plaisoit obtenir d e Dieu par ses i ntercessions l e retour d e s a premiere sancté e t l a guerison par consequence de son mal, e t qu'il n' eust pas sitost achevé sa priere e t faict sa promesse qu ' incontinant et sans aucun dellay et retardement ses jambes et ses bras se trouverent entierement desgagés et libres, en sorte qu'en se levant du l ieu où il estoit assis, il mangea librement quoy qu'un peu assisté de sa soeur, eust le mouvement l ibre de ses bras et de ses mains et à moi ns de cieux ou trois jours il quitta le lait, pour des aliments, les retint, les rendit naturellement, et reprit son ancienne sancté clans laquelle nous le voyons nous mesmes à present. Interrogé s'il a faict dire la messe promise dans I' esglise de Nostre Dame de l'Orope et s'il a esté luy mesme rendre graces à la bien heureuse Vierge, a respondu qu'ouy et qu ' i l a faict heureusement le voyage à pied deux diverses foys. Interrogé s ' i l croit debvoir sa prompte guerison à Dieu seul par l ' intercession de la Vierge, et s'il ne se portoit point mieux que de constant un peu devant sa priere et sa promesse. a respondu qu'il ne sentit aucun solagement à son mal devant ladicte priere, et qu'ayant reçu la guerison au moment qu'il eust faict ladicte priere et promesse, il est persuadé et croit firmement cette prompte guerison estre l'ouvrage de Dieu seul et l 'effaict de l ' intercession de la Vierge et plus n ' a esté interrogé, repeté à preciser et n ' a seu faire aucun marque. Signé D. Albert, evesque d' Aoste. et plus bas Besenval notaire ».

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=