La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

/11troductio11 Il l ' ori gine de la controverse entre Humbert Roi, qui aspirait sans doute à la charge de son frère, et son évêque. C ' est en effet vers l 672 que les rapports entre les deux se détériorèrent. Bailly dénonça la conduite scandaleuse de Roi qui, selon lui, violait les constitutions synodales publiées en 1 659 et commettait des crimes justicia­ bles aussi bien du tribunal ecclésiastique que du tribunal l aïque 1 3 . Le pro­ cureur fi scal Françons14 s ' en plaignit devant J ' officiai Ribitel ( ! ) et Bailly demanda au duc de le faire conduire en prison (cf. lettre 647, Con: VIII, pp. 302-304). Roi, soutenu par l' avocat Berguère15, s' appella au metropolitain, l ' évêque de Tarentaise Millet 1 6 et, face au refus de celui-ci, au Saint Siège (lettre 655, Corr. VIII, pp. 314-3 17). En 1673 il s ' enfuit des prisons de la Tarentaise (lettres 676, 677) pour se rendre à Rome. En 1674 il fut condamné en contumace par le tribunal mé­ tropolitain de Tarentaise et privé de son bénéfice 1 7 • Roi ne se soumit pas à cette sentence et, appuyé par J e marquis de Caselle, i l recourut en cour de Rome e t appela à I ' Auditeur de l a Chambre Apostolique (cf. lettre 684). Cette action entraîna un problème diplomatique d ' ingérence car elle était contraire aux privilèges des ducs de Savoie, selon lesquels Roi devait être jugé dans le duché. En 1 675 ce fut donc au Sénat de Savoie, compétent en denier ressort de toutes les causes sur un vaste territoire com­ prenant aussi la Vallée d' Aoste 1 \ d ' intervenir. En janvier 1 676 Roi fut em­ prisonné à Chambéry (cf. lettres 747, 748) mais il obtint des sentences ab­ solutoires de Rome, à ce qu' il affirme dans une lettre qu' i l écrivit à Madame Royale du 24 mars 1676 (AST, Co11e, Lettere di Particolari, R, m. 49) : Madame, les vexations yui me font incessamment mes ennemys m'obl igent de continuer mes i mportunités auprés de Y.A. R. et luy representer avec touttc humilité qu'il y a dix semaines que je suis aux prisons de Chambery oü _ïestoi t venu pour exccuter ponc- 1' Un abregé des crimes de Roi. anonyme. est transmis par Bail l y ù la cour de Turin. cf. Appendice. document B. 1·1 Su r ce personnage cf. lettre 699. note 2. 1' Sur ce person nage cr. lettre 677. note 2. 1" L'évêché d'Aoste était suffragant de 1 ·archevêché de Tarentaise et i 1 en appliquait les usages gallicans. Cf. L. CHEVAll .l.ER . Essoi s11r le .10111·emi11 Sé11i1/ de Si/\·oie. 1559-1!63. Annecy. Gardel. 19.'i3. p. 69: L. CHRISTll. l.IN. Le rite partirnlier et /'u111rmo111ie de /'Egli­ se Vi1/dliwi11e. «Cah iers sur le particularisme valdôtain édités par l es soins des Archives Historiques Régionales. VI» . Aoste. Impri merie Valdôtaine. 1973. pp. 5-9. 17 La sentence de l ' archevèquc de Tarentaise. datée du 24 janvier 167-l est transcrite en Append ice. dornmcnt C. 1' L. CJlloV;\11.1.F:R. O/l. l"Ît . . pp . .'i8-.'i9.

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