La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 35 Lettre 706 A. S .T. , Corte, Lettere Vescovi, m. 20, fasc. 7, lett. 248 Destinataire: Lieu et date d'envoi: Support: Autres mentions: Monseigneur, Charles-Emmanuel I I Aoste, 7 j anvier 1 675 1 bifeui ll et (ff. 1 v, 2v blancs) f0 2v, autre main: 7 j anvier 1 675 . Evesque d'Aous­ te. Il y a dans mon egli se cathedrale deux especes de dignités, je dis especes parce que n ' aiant point de jurisdiction ellles ne sont qu' imparfaitement dignités 1 • Tant y a, Monseigneur, qu'on ne doit pas les obtenir à Rome, soit par mort, resignation ou coadj utorie, sans le placet de V . A.R.2, quoiqu' ici 1 Les deux dignités cap itulaires de la cathédrale d' Aoste sont celle du prévôt, qui est l e chef d u chapitre, e t celle d e l' archidiacre, q u i peut être possédée par un prêtre qui n ' ap­ partient pas au chapitre. Dans le passé ces deux dignités avaient eu juridiction sur une partie des paroisses du diocèse mais, à l 'époque de Bailly, l 'évêque avait tout le pouvoir juridictionnel . Il y a toujours eu entre ces deux dignitaires une contestation pour le droit de préséance, c' est-à-dire l ' ordre dans lequel ils devaient se disposer dans les processions et dans les fonctions capitulaires. C ' est l e prévôt qui, la plupart du temps, a su garder la po­ sition de première dignité après l ' évêque. La charge d'archidiacre, après avoir atteint aux XII' et XITF siècles une importance remarquable, qui mettait en danger même le pouvoir épiscopal, subit, à commencer du XIV' siècle, un déclin progressif. L'archidiacre entra à faire partie du chapitre, où, d'après les dispositions du droit canon, i l aurait dû être la pre­ mière dignité. Au contraire il se trouva à l utter avec le prévôt et finit par perdre sa position prioritaire. Deux nouvelles fonctions furent alors créées : le vicaire général et l'official de l ' évêque. La j uridiction de l 'archidiacre fut également limitée par les dispositions du Concile de Trente qui lui enlevait la connaissance de presque toutes les causes. Toutefois il garda le droit de faire la visite des paroisses archidiaconales tous les trois ans et il put encore exercer sa fonction de 'préfet des études' , nommant les maîtres d' écol e dans tout le diocèse. J.-B. DE TILLIER, Historique, cit., pp. 1 28- 1 3 1 ; A. ZANOTTO, op. cit., pp. 90-92 ; Dictionnaire de droit canonique, cit., t. I, 1 935, col. 948-1 004. 2 La placitation était un usage bien enraciné dans le duché de Savoie, permettant aux ducs d'exercer un contrôle sur le système des bénéfices et de constituer un ensemble d'évêques soumis à leurs volontés. D ' après l ' i ndult que le pape Nicola V concéda en 1 45 1 au duc Ludovic, le Souverain Pontife ne pouvait procéder à aucune nomination aux sièges épisco­ paux, archiépiscopaux ou abbatiaux dans le territoire du duché sans l ' approbation du duc