La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

12 Corresp01u/011ce d 'A. Bail/_,. - 1673-1676 tuel lement les ordres de V.A.R. qui me list commandement de venir i1 son Senat de Savoye pour y recevoir la bonne justice. qu'elle me faisoit la grace de m'y procu­ rer par la voyc de Monsieur le Premier President, Monseigneur l ' cvesque d' Aoste ma partie ayant consenti que le Senat jugeasse sur nostre ditTerend. Cependant la premicre chose qu'il luy demanda fust les archers pour me mettre en prison, ce qui luy fust accordé à mon arrivée en cette ville. C'est ce qui m'a faict, Madame. de nouveau recourir ù la bonté ordinaire de V.A.R. en luy portant mes justes pleintes pour la supplier de considerer que je suis venu de Rome avec des sentances abso­ lutoires contre ma partie, outre celles q ue j ' ay ces jours passés receues du Saint Siege qui portent de me sortir des prisons soubs peine d'excommunication. [ . . . ] C'est pourquoy, Madame, comme je suis venu icy soubs la seureté de vostre parolle royalle et muny des sentances du Saint Sicgc, comme aussy d'un nouveau mandat de me mettre dehors des prisons dans lesquelles je souffre beaucoup pour n ' avoir de quoy m ·y entretenir, je la supplie tres humblement, considerant mes raisons, de commander que l ' on m ·en sorte pour pouvoir me deffendre en justice f . . . ]. Le Ires humble, tres obeissant et tres fidele serviter et subjet, Humbert Roi. Le duc et le premier président du Sénat écrivirent à Bailly de se remettre aux décisions du Sénat et d' éviter toute intervention en cour de Rome, ce que Bailly accepta. Loin de parveni r à une solution, la dispute traîna pendant plusieurs années, en se compliquant de plus en plus, au fur et à mesure que les différentes autori­ tés laïques et ecclésiastiques intervenaient et entraient en compétition 1 9• Roi avait en effet appelé en justice Georges Hosquet, chanoine du chapitre 14 À titre d'exemple nous transcrivons la lettre de l 'archevêque Millet du 22 may 1676 (A.S.T., Corte. lettere Vescovi, m. 98): « Madame. suivant les ordres de V.A.R. concernant l 'eslargissement du chanoine Roi, j 'en ay parlé à Monseigneur !'Official de Savoye qui est so n j uge delegué lequel m'a dit que la connois­ sance de son procés n 'estoit plus par devant l uy parce que, ayant appellé de la derniere ordonnance qu'il avoit rendu par devant le Saint Siege. il falloit necessairement que s'il ne se despartoit de son appellation, qu'il recourut par devant le commissaire que Je Pape luy donnera en ce pays pour obtenir de luy son eslargissement ou le j ugement de son instance d 'appel et qu'à present il ne pouvoit plus prononcer dans ce procés sans faire un attentat. J'en ay encor parlé à Monsieur le Premier President comme Y.A.R. me l'ordonne par sa lettre et il m'a dit que le juge delegué ne pouvoit point l 'eslargir que la connoissance de son procés ne revint par devant luy et que mesme il ne pouvoit point l ' eslargir absolument parce que dans ce procés criminel; il s'ag issoit de luy confronter des tesmoings et que tout ce que l'on pourroit faire de plus favorable pour l uy se seroit de luy amplier les arrests par la ville de Chambery en baillant bonne et suffisante caution de les tenir et de se re­ presenter quand il en seroit requis et il m'a dit qu'il connoissoi t bien que ce prestre ne se voulloit point tenir aux decisions du Senat parce que dans tout le temps qu'il a demeuré en liberté dans cette ville il n ' a point voulu produire l es tiltres et dire ses raisons par de­ vant ce magistrat quoyque la partie et le procureur general luy ait fait ordonner par divers

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