La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 48 Correspo11du11ce d 'A. Bai/Ir - lfi73 - 1 676 notre gouverneur' a escrit au Conseil de faire un donatif à M.R.-1. Cela fit du bruit ; je detournei la suite en disant que les deputés menageroient cette affaire à la cour. Il la faudra traiter del icatement. Elle reussira sans doubte estant entre vos mains. Vous sçavez comme ce peuple / [f0 1 v l" est fait. En verité il est bien pauvre. Les montagnes ont manqué, on a ramené le betail faute de fourrage, nous n ' aurons point cette année de beurre et de fromage, tant en son pouvoir, le Conseil dit de venir à une nouvelle election. De quoy fasché ledit evesque sortit et interrompit le Conseil et, les conseil lers qui ne demeurent dans la ville s'estant reirez chez eux, a procuré que Monseigneur le vibaillif aye precipitament pour le lendemain ordonné de nouveau le Conseil, auquel avec fort peu de nombre on a dcputé, avec ledit Monsieur le baron de Valaise, Monsieur l ' evesque à la place dudit Monsieur de Fenisse non sans estonnement des conseillers à la plupart desquels il s'est recommandé pour estre deputé j . . . ]. L'evesque pour faciliter la deputation a dit q u ' i l se promettoit d'ob tenir que M.R. ne recherchera pour le present aucun donatif » (A.S .T.. Corte, Letrere di Partico/ari, F, rn. 24. 3 Alexis de Saint-Martin de Parelle, marquis de E ros ( 1 60 1 - 1 684). Fils du marquis Paul Emile et de Françoise de Challant, il fut maréchal de camp et grand écuyer de Madame Royale. En 1 636 il devint gouverneur et lieutenant général du duché d' Aoste et il exerça cette charge j usqu ' en 1 677, lorsqu ' i l fut nommé gouverneur de Turin. Il fut aussi ambas sadeur de Savoie en France et ministre en Angleterre. A. MANNO, op. cil., t. XVII, pp. 3 1 5-3 1 6; J.-B. DE TILLIER, Historique, cil.. pp. 1 5 1 . 453. Le gouvernement du pays cl'Aoste était exercé conjointement par le gouverneur et le Conseil des Commis. Le gouverneur avait aussi , la dignité de commis et administrait en cette qualité la j ustice à la noblesse et au peuple. Etant souvent éloigné du duché à cause de missions et de charges importantes, il était remplacé dans ses fonctions par le vibaillif qui résidait clans le duché. Ces cieux officiers étaient les seuls élus par le duc et ils provenaient souvent du Piémont ou de la Savoie. -1 La question du donatif extraordinaire à payer à la duchesse pour ses dépenses imprévues dues aux funérailles du duc Charles-Emmanuel est extrêmement délicate (cf. lettres 720 et 72 1 ). Aux XlV' et XV siècles le clonatif était une somme que le duché d' Aoste payait au sou verain par intervalles (généralement tous les 7 ans) en échange de quelques franchises et concessions. Il remplaçait les i mpôts réguliers desquels ce duché était exempt. C'était ) ' Assemblée Générale des É tats qui délibérait le montant de cette contribution qui, au fil des siècles, devint toujours plus onéreuse et fréquente. Les ducs commencèrent ù deman der des donatifs extraordinaires ù l'occasion de guerres. mariages, naissances ou d' autres cas particuliers. En outre les valclôtains durent se soumettre à de véritables taxations, com me la gabelle du sel ( 1 572), étendue à toutes les provinces du duché de Savoie. Le pays cl'Aoste réussit toutefois à conserver ses privilèges et ses franchises plus longtemps que toutes les autres provi nces, l uttant notamment contre le grand mouvement d' accentration et la réforme fiscale mise en œuvre par Victor-Amédée Il ( 1 684- 1 730). Ce n'est que sous son fils Charles-Emmanuel III que ces vieilles structures féodales connurent un déclin définitif. G. SYMCOX, Vittorio Amedeo If, cit., pp. 38-39; J.-B. DE TILi.IER, Historique, cit. pp. 292, 298, 299, 309, 3 1 0, 33 1 ; A. ZANOTTO, op. cir . . pp. 1 25- 1 27 et 1 47.
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