La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 56 Correspondance d 'A . Bai/Ir - 1673 - 1676 Lettre 719 A. S .T. , Corte, Lettere Vescovi, m. 20, fasc. 7, lett. 260 Destinataire: Lieu et date d 'envoi: Support: Autres mentions: D' Aoste, ce 27 d' aoust Monsieur, Marquis de Saint-Thomas Aoste, 27 août [ 1 675] 1 bifeuillet f0 l r, autre mai n : Mr l ' evesque d' Aoste à M. R . . J e vous tiens parolle et vous envoie les deux livres que j e vous a i promis. Vous avez l a critique faite par Cleante 1 , qui est un advocat de Paris grand ami du Port Royal, et qui ne l aisse eschaper aucune occasion de choquer les Jesuites quand elle se presente, pour se vanger d ' un affront qu' i l s lui firent en un j our d' affiches, le chassant avec des huées de leur eglise pour les avoir blasmez d' exposer des tableaux profanes dans un lieu sacré qu ' i l appella par meprise locus sacrus pour dire sacer. JI me semble, Monsieur, qu'il remplit ad satietatem sa passion dans cette critique et que choux pour choux le sien est plus pomé que le leur. / [f° 1 v] 1 Cléante ou Cléanthe est le pseudonyme pour Jean Barbier d'Aucourt né il Langres en 1 64 1 el mort en 1 694. Avocat au Parlement de Paris, ami des jansénistes de Port Royal, i l fut précepteur d'un des tils de Colbert et il dut ù la protection du ministre d'entrer il l ' Académie Française le 1 2 août 1 683. Il attaqua Racine et le Père Bouhours : il publia par exemple Onguenr pour la brûlure mi le secret pour e111pêcher les jésuites de brûler les livres. (Cologne. 1 669) et les Senti111e11ts de Cléanthe sur les « Entretiens d 'Ariste et d 'Eugène (Paris, Le Monnier. 1 67 1 ) où il réfute avec esprit les Entretiens d 'Ariste et d 'Eugène du Père Bouhours. Cf. J.-M. QuERARD, Les supercheries littéraires dévoilées, Paris. Daffis. 1 869, t. 1, col . 752 et http://www.academie -francaise. fr/lmmortels/base/aca demiciens/ fiche.asp?param=99. ' La Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu 'à 1850-60, Paris, Firmin Didot frères 1 857- 1 866 (reproduction : Copenhague, Rosenkilde et B agger, 1 963- 1 969. 23 vols.), t. 2, 1 964, col. 448-449, nous explique que « Barbier était appelé avocat sacrus parce q ue, se trouvant un jour dans l ' église des jésuites. un de ces pères lui dit de s ' y tenir avec décence, parce que locus est sacer. D' Aucour répondit tout de suite : Si locus est sacrus, quare exponitis On y voyait ce jour-là des tableaux énigmatiques pour être expliqués par les assistants. Ce solécisme de sacrus courut à l ' i nstant de bouche en bouche et 1ui resta ».
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