La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 6 Corff.l/HJ11doncc d 'A. Bailly - 1673- 1 676 mettre en possession de la dignité d' archidiacre de votre egli se. vacante par le dé­ ces de Monseigneur l 'archidiacre Ribitel : je vous exorte expressement de la part de S.M. que VOLIS n ' ayes r . . . ] à recevoir en possession de ladite dignité d'archidiacre ledit revercnd Roi ny aucun autre ecclesiastique jusqu ·à ce que i l n ' aye apparu de J ' agrecmcnt et nomination que le pourveu doit en rapporter de Sa Majesté ( A . D.S., Série B, 1 . 1 649). Cette querelle entre Bailly et Roi nous permet de saisir l a réalité de l ' É glise d 'Aoste et de S avoie, la comp lexité de l a justice, les conflits de compéten­ ce entre l ' autorité laïque et l ' autorité ecclésiastique, conflits provoqués par l ' existence de deux j uridictions parallèles. On peut aussi remarquer que les rapports entre le duché de Savoie et l ' É glise de Rome étaient tendus. La volonté de centralisation et de contrôle du Saint S iège, après le Concile de Trente, se heurtait au gallicanisme du duché de S avoie, aux privilèges et indults du souverain défendus par le Sénat. 2) Bailly homme politique Mgr B ailly, à l a tête du diocèse d' Aoste depuis 1 659, était de plus en plus mêlé aux affaires temporelles du duché, suite à l ' exercice de ses fonctions de premier membre du Conseil des Commis et de comte de Cogne. JI prit extrêmement à cœur les intérêts matériels du duché et se donna beaucoup de peine pour conserver les priv ilèges spirituels et temporels du pays. Il mit en œuvre toute sa rhétorique pour procurer à son clergé l ' exemption du paiement des décimes pontificales : il écrivit au Saint S iège en rappel­ lant avec fe1meté que l ' É glise d' Aoste, faisant partie intégrante de l ' É glise gallicane, jouissait des mêmes privilèges que cette dernière (cf. lettres 698, 700). JI montra l a même sollicitude s' opposant aux abus des bannerets, les nobles qui recevaient leur seigneurie directement du duc de Savoie. B ailly se plaint avec l a duchesse que « depuis peu de temps [ils] font paier des peages excessifs de toutes choses et particulierement du vin et par leur pro­ pre autorité sans que V.A.R. ni ses serenissimes predecesseurs leur aient infeodé ces peages », au détriment du commerce et de la situation écono­ mique des valdôtains déj à précaire (lettres 674, 699) . En 1 675 il s e trouva dans une situation particulièrement délicate. Tandis que les autres provinces étaient soumises à une taxation fixe, le duché d' Aoste, grâce à des privilèges anciens j alousement défendus, avait la pré­ rogative de pouvoir établir une contribution volontaire : c ' était le donatif. Celui-ci devint au cours des siècles de plus en plus fréquent, bien qu' on

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