La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 86 Correspondance d 'A. Bai/Ir - 1 673 - 1676 cette consolation qui doit suivre selon ma meme harangue, les peines de la vie4. Tant y a, Madame, que je jure à V.A.R. par elle même qui m' est la chose du monde, aprés Dieu, la plus sacrée, que j e n ' ai point receu de lettre de V.A.R. qui porte aucun commandement que j ' aille à Thurin. V.A.R. le jureroit sans doute, Madame, je parle hardiement, / [f0 3rl que j e n ' aurois pas hesité un moment à me soumettre à un ordre si precieux et qui m ' auroit attiré la grace et le contentement de vostre aud iance, qui ne m' auroit pas comblé de moindres transports de joye que fit la derniere que V.AR . me fit l ' honeur de me doner avec tant de bonté5. On a coloré cette imposture de quelque specieux soin que vous devez avoir de m' ajuster avec le pretre Roi . En quoi on vous offence, Madame, car ce meschant ecclesiastique, rebelle à la courone et à l ' eg lise, doit s' atirer les rigueurs de vostre justice et non pas les douceurs de vostre clemence. Et pour une raison invincible, si cet home n ' est pun i , il faut quiter la croce et la mitre car à son exem­ ple il n ' est point de meschants prestres qui n ' attendent qu ' il triomphe de moi , pour aprés triumpher eux mesme de ma dignité. / lf0 4r] Monseigneur l' archevesque de Tarentaise, si docte et si sai n t, sera bientost à vos pieds, Madame. Il pourra vous i nstruire des abominations de ce scelerat. Il est criminel de leze majesté div i ne et humaine. Il a offencé le Senat, les prelats ses superieurs. Il a scandalisé touts les l ieux où il a eté et je prens la liberté d' envoier de nouveau deux lettres que feu S .AR. escrivit ici au j uge du­ cal6 pour i nformer contre ce prestre7. Je \ vous /" supplie tres humblement, Madame, de n ' ecouter point certaines gens dont je parlei à V.A.R. et qui ne cherchent qu'à pescher en eau trouble pour ne rien dire de plus odieux. V.A.R. me conoit depuis long temps, je suis sincere, j ' aimerois mieux mourir que de faire une l ascheté et que de cesser de meriter par l a qualité d' home d' honeur celle que V.A.R. m ' a fait prendre depuis si longtemps, Madame, de V.AR. tres humble et tres obeissant sujet et serviteur, D. Albert, E. d' Aoste Aoste, ce 8 d' octobre / 4 « Madame, j ' ignorerois mon caractère si je ne faisais suivre la consolation après l a condo­ léance » Compliment de Condoléances, cité par J.-M. ALBIN!, op. cit., p. 58. 5 Bailly avait été à Turin au mois d ' août. 6 Jean-Théodore Reverdin, cf. lettre 666. note 1 . 7 Il n ' y a aucune trace de ces deux lettres.

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