La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 73 1 1 89 gn ie, appellant comme d' abus d' un monitoire de Rome6 et sur d' autres des procureurs fiscaux de Tarentaise et d' ici7, reglant les parties consentantes, leur a ordoné de dire leurs raisons devant lui, avec defence de se pourvoir aill eurs. Et c ' est le stile de tous les magistrats du monde. Voilà tout ce qui a eté publié à voix de criés8 selon la coutume de ce pays. J' ay fait voir l ' arrest et tous les actes à Monsieur le Vibaillif qui est demeuré / [f0 1 v] a d' acord de la verité de mon innocence et de l ' injustice de l ' acusateur. Et s' i l plaist à V.A.R. en avoir une plus ample instruction, elle pourra ordoner à ce Vibail lif de la lui doner. Madame, les dernieres parolles que feu S .A.R. Monseigneur me fit l ' ho neur de me dire dans sa chambre, l orsque je pris congé de lui le moi s de fevrier passé, furent que j e me tinsse i nviolablement aux privileges de l ' Eglise gall icane, que j ' observasse et fisse observer les indults de l a courone e t ne me detachasse j amais de l ' autorité du Senat de Savoye. Je l ' ai fait, Madame, et le ferei tousj ours puisque ces soumissions ne bles sent point celles que je dois rendre au Papeh, que le Concile de Trente n 'est point receu i c i que pour les sacrements et les meurs et nu llement, notez s ' il vous plaist, pour les formes de la j ustice9 et qu' enfin la bul l e 6 Les rnonitories étaient le moyen par lequel la juridiction ecclésiastique prêtait son appui à la justice temporelle. En particulier dans la recherche de preuves on avait recours à ces lettres circulaires qui informaient les ecclésiastiques et, à travers ceux-ci, tous les fidèles, de la peine d'excommunication pour ceux qui savaient quelque chose et ne le revêtaient pas. Les monitoires pouvaient être accordés par les évêques dans leurs diocèses et par les souverains pontifes en tous l ieux. Lorsque le monitoire avait été obtenu en cour de Rome, il devait être examiné et approuvé par le Sénat. E. BURNIER, op. cil., t. IL pp. 1 1 0- 1 1 1 ; L. CHEVA!LLER, op. cil., p.70. 7 Le procureur de l 'évêque d'Aoste en 1 675 est Jean-Laurent Jotaz, J .-M. A L BIN! , op. cil., p. 95, cf. aussi Appendice, document M. Celui de l ' archeveque de Tarentaise était en 1 674 maître Damyed, cf. lettre 724. note 7. 8 Criée : « annonce verbale faite jadis par un huissier ou par un agent de l ' autorité sur l ' or dre d' un magistrat » (TLF!, s.v. ). 9 Bailly, défenseur du gallicanisme valdôtain . soutint pendant son épiscopat une relative autonomie de l ' É glise valdôtaine par rapport au Saint Siège. Il est question ici d'un sujet qu' i l avait traité dans ces lettres de 1 670 (Cf. Con: VIII. lettres 597, 604, 606, 607) : en Savoie, et par conséquent dans le duché d'Aoste, les canons de discipline promulgués par l e Concile de Trente n e furent jamais acceptés. En 1 577 le duc Emmanuel-Philibe1t avait pu blié dans tout le duché de Savoie les décrets généraux du Concile mais introduisant l 'excep tion des indults et privilèges concédés précédemment au duché par le Saint Siège. Comme le précise de Til lier : «L'église ny le duché d'Aoste se sont soumis aux decrets du saint et œcumenique Concile general de Trente que par les articles qui regardent les dogmes de la foy catholique, la pureté de la doctrine chrestienne et des bonnes moeurs, et ils n'ont aucune-
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