La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 735 1 97 prierei pour son ame. Et mes profondes douleurs n' empescheront pas que je ne me die avec beaucoup de joye et de respect, Madame, de V.A.R. tres humble, tres obeissant et tres inutile sujet et serviteur, D. Albert, E. d' Aoste D' Aoste, ce 24 d' octobre 1 675 / [f° l v ] " J ' ay esté cette année deux fois à Thurin' et j ' y ai envoié tousjours querir des porteurs n ' en aiant point ici. Et je n ' ai pas le temps d ' en envoier chercher outre mes peines de corps et d' esprit. Si on m' eut escrit plus tostb j ' aurais fait diligence pour avoir des porteurs. Si je puis pourtant estre soulagé tant soit peu de mon incommodité, je chercherei des paisants tout mal propres qu'ils soient et irei à rompi colla entre leurs bras où V.A.R. comande. Madame, je n ' ai j amais eté s i malade que j e suis e t je vais gar der à l ' avenir un silence si morne que l ' on demeurera d' acord que je n ' ai aucun commerce avec les filles babillardes que la fable appelle Muses et qui vienent de me faire tant de mal par leurs fausses caresses-1. J ' en hairois eternellement le sexe, Madame, si vous n ' en etiés l ' ornement. ale f0 1 v a été écrit dans le sens de la longueur cle la page. bplutost clans le ms. 3 Bai l ly avait rendu visite au duc au mois de février (lettre 733) et il retourna à Turin au mois cl'août ( lettres 7 1 4, 7 1 5, 7 1 6). 4 Si dans le première partie de la lettre Bailly affirme ne pas avoir ! ' i ntention de se rendre à Turin, il semble changer rapidement d'avis. Non seulement i l se dit prêt au voyage mais, pour mettre fin à la fascheuse question du portrait de la duchesse, qui l ui causa tant de peine, il promet ne plus se laisser aller à l ' art de la poésie. Toutefois l 'emploi de l'adjectif 'babillardes· n ' est pas sans évoquer le jeu de mots q u ' il avait fait l ui-même clans une lettre du 28 mai 1 648 : « Commander au P. Bally de ne point parler c ' est l uy ordonner l ' im possible, car s ' i l est vray que les noms sont les expressions de l 'essence des choses, il est semblablement certain que je suis essentiellement parleur, parce que l 'anagrame cle mon nom, en changeant une lettre porte : Le Babilliart. Albert Bailli » Con: !, p. 1 86.
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