La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

200 Correspo11da11ce d 'A. Bai/Ir - 1 6 73- 1676 humbles graces à V.A.R. de tant de protection et i l est sans doute qu' el le augmenteroit infiniment mon zele s ' il n ' avait desja une etendue infin ie. Il faut laisser faire au Senat de Savoye, Madame, que cet ecclesiastique a lui-meme choisi pour son j uge et je suis bien assuré que l ' arret que ces / [f0 2r] inco1rnptibles et intrepides juges prononceront sur cette cause donera à V.A.R. la consolation d' avoir dans sa regence fai t retablir à Rome et la sainteté de mes constitutions" synodales qu' i l a foulées aux pieds2. Albe rt Bailly pardone tout mais0 l ' evesque est inexorable parce qu' il est persane publ ique. Marie Jeanne Baptiste de Savoye ne doit pas se venger mais la regente doit etre i mpitoiable à cause encore qu ' el le est persane publ ique. Je veux dire, Madame, que les dignités etant publiques, elles apartienent en quelque façon au public qui demande une vengeance publique d' une offence qu ' on lui fait en la persane de ceux que Dieu a consti tués en pou­ voir sur lui. C ' est par cette i nvincible raison, Madame, que V.A.R. doit faire punir l ' injure que Roi a fai te à vos peuples se rendant infracteur de leurs privileges et les aiant fait comme aneantir et moi je suis obligé en conscience de demander à vostre Senat qu ' i l decerne des chatiments contre un revolté qui a essaié de detruire en cent manieres toutes cruelles l ' auto­ rité episcopale. Votre corone donc, Madame, et ma mitre etant interessées à prendre une juste et i nnocente vengeance d' une offence publique et qui va autant qu' i l se peut à leur destruction, nous ne sommes point les maitres, au moins selon les voyes ordinaires de ce droit commun. / [f0 1 v]' Nous n ' y n e s e voulloit despartir dudict Senat e t qu e abusant du nom d' icelluy m'obligeant de le preuver j 'escrivis à Monseigneur le Nonce, à Monsieur le marquis de Saint-Thomas et Monsieur le senateur Masset qu'il aurait esté bien pendant que Monsieur le senateur de Malherbe estait à Thurin bien informé de ce different qu'ensuitte de ce que V.A.R. avoit resolu l ' on appellat ledit evesque à Thurin / pour esteindre ce feu en fumée. De quoy les susdicts Messieurs de Saint-Thomas et Masset me pourront justifier attendant m a venue comme j 'espere. À l 'occasion du serment de fidel ité que je suis obligé de prester comme tres humble vassal de S.A.R. et plustost si Y.A.R. me le commandera estant avec une tres profonde soumission, de Y.A.R. tres humble, tres obeissant et tres fidele suiet, serviteur et vassal Roncas » . 2 Un des moyens utilisés par Mgr B ai ll y pour rétablir la discipline d e son clergé fut la célébration de synodes diocésains. Le premier fut tenu le 9 j u i llet 1 659 et en cette cir­ constance furent publiées les premières constitutions synodales. Celles-ci concernaient des aspects divers de la discipl i ne ecclésiastique: on défendait à tout prêtre de porter des habits courts dans la ville, de retenir chez soi des personnes de sexe féminin, de fréquenter des cabarets, de porter des armes sous peine d'excommunication. Selon Bailly Roi v iola les constitutions synodales. J .-M. ALBINI, op. cit., pp. 4 1 -42; J .-A. Due, op. cit., t. VII, pp. 235, 262-266, 325.

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