La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

2 1 2 C11rrespo11du11ce d '!\. B11illv - / 67J-f o76 tement public une espece d' Esculape. II fait en verité des merveil les. I l vient de guerir un capucin d e la fievre quarte avec son divin remede e t ce bon relig [ieuxl , s' etant jetté à ses pieds, l ' a appe l l é son ange. Il a gueri Madame la barone de Feni x" d ' un mal qu ' on apelle mal de femme où les autres medecins ne trouvoient point de remede. Il empesche que les jeunes corps soient j amais affligez de la petite verolle, arrachant avec son preser­ vatif la matiere de cette cruelle maladie. Vous en avez besoin, Madame, de ce remede. J' ay mis les genoux à terre quand j ' ai apris cet antidote qui vous est si necessaire car V.A.R. ne peut pas douter que je ne misse mesme ma vie pour sauver la vostre, estant comme je suis de toute l' etendue de mon cœur et tres respectueusement, Madame, de V.A.R., tres humble et tres obeissant serviteur et sujet, D. Albert, E. d' Aoste Ce 1 7 de janvier [f0 l v]" Madame, j e vous repons de ce medecin admirable. II faut qu' i l le soitb, au nombre pour une si grande province que celle de la Vald' Aoste. Deux nous ont quittés et i l n e nous e n reste qu'un qui n e sçauroit suffire à la moindre partie d e nos malades. Dans ce grand besoin il s'est presenté à nous un Sieur Castel grison de nation qui a deja servi icy autrefois par l 'approbation du protomedecin de Turin q u ' i l a par escrit. C'est un homme de une haute science et longue experience et qui fait des cures admirables. Tout le Conseil l ' a reçeu avec joye. li y a pourtant un peti t obstacle sur ce qu'il est estranger. Nous avons cru pour ce sujet. Madame, ctre notre devoir de rcpresenter cette difliculté à V.A.R. et la supplier tres humblement de nous permettre de passer outre et de nous servir de ce grand homme nonobstant qu'il ne soit pas natif sujet de V.A.R. » . La réponse d e la duchesse, d u 1 7 j anvier est positive : « Nous donnons bien volontiers l e consentement pour que vous vous en puissiés servir » (ibidem, ff. 1 93- 1 94 ), même si le 13 janvier 1 676 elle avait écrit au Conseil des Commis : « Ayant appris que vous devés proceder à l ' e lection d'un medeci n pour l a ville d'Aouste, il est du service de SAR mon fils et de notre intention que vous n 'en choissiés [sic] point d'estrangers sans que nous n'en ayons connaissance et y donnions notre consentement. C'est de quoy nous avons voulu vous advertir par ces l ignes» (A.S .T., Corte, Registri Lettere della Corte, m. 49). 1 Catherine de Buttilière, femme de Claude Léonard de Challant et mère d' Antoine Gaspard Foelix de Challant. J.-8. DE TILLIER, Nobiliaire, cit., p. 1 28 ; L. COLLIARD, Familles nobles, cit., Aoste 1 985, p. l 30.

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