La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello
222 Corre.1porulu11ce d 'A. Buillv - 1 6 73 - 1 676 ces choses : que vostre justice avait esté surprise et que si vous aviés sceu les desordres innombrables de cet ecclesiastique, vous auriés emploié vo tre autorité à le faire arreter, loin de travailler à sa delivrance, / [f° 1 v ] Il y a longtemps que vous conoissez Monsieur le m [arquis] de Caselle, vous me disiés lorsque vous m' honoriés de votre amitié qu'il avait de l' esprit mais qu ' il etoit un meschant home" et chez Monsieur Pan' Albo mesme vous me fistes conoitre que vous n ' aviés pas changé d' opinion, Cela me fait presque croire qu' il y a de l' enchantement dans la creance que vous lui pretés et dans 1 ' empressement avec lequel vous faites tout ce qu'il desire de vous, Et il le faut sans doute car, si vous n ' agissiez pas en cette seule affaire par des lumieres etrangeres, vous ne protegeriés point, estant ministre de la courone, un rebelle qui a fait casser les indults acordez par tous les Papes à la courone, et, estant chrestien, vous refuseriés / [f0 2r] constamment vos assistances à un scelerat dont les moindres crimes sont des sacrileges, des i ncestes spirituels et des violements des saintes constitutions de l ' Eglise. Je ne parle point, Monsieur, de cette belle et fine politique qui defend aux homes deb se faire des enemis pour ne pas obliger davantage ses amis, ni de venger les passions d' autrui. Ce serait pourtant, ce me semble, une bone raison pour vous obliger à abandoner le parti de Rol et de ce marquis car vous estes bien assuré qu' il s ne vous aimeront pas davantage pour proteger leurs passions et vous ne pouvez pas doubter que, si les evesques etoient capables d ' i n imitié, ils / [f0 2v] n ' en eussent avecque moi pour une persane qui apuie leur enemi commun et \ qui / fait tou s ses efforts pour ruiner leur autorité. Je sçai bien, Monsieur, que vous me diriez que vous etes hors de toute attaque et que le poste que vous gardez est i nvincible, Je l ' avoue mais tousjours est-il de la prudence humaine et de l 'humanité n aturelle, sans parler de la chrestiene, de n ' irriter persone, pas mesme le moindre home du monde et surtout les prelats qui sont vos peres spirituels, Je crois, Monsieur, pour rentrer dans ma premiere opinion, que vous avez ignoré les crimes de Rol et qu'à present que vous les sçavez, vous lui refuserez la continuation de vos soins et m' obligerez, par cette j ustice, à estre toute ma vie, comme je l ' ai esté dez mes j eunes ans, Monsieur, de V.A.R, tres humble et tres obeissant serviteur, D. Albert, E . d' Aoste "mots surlignés dans le ms. "+ 'i+.
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