La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 761 247 main et S.A.R. aussi. Il ne faut pourtant qu' une chose pour m' apaiser, c ' est qu' i l plaise à V.A.R. de croire qu' absent ou present je serai etemellement et respectueusement, Madame, de V.A.R., tres humble, tres obeissant et tres inviolable sujet et serviteur, D. Albert, E. d' Aoste Ce J O [f0 l v]" J'ecrivis au Cardinal Patron que j ' avois gagné mon procés5 et que V.A.R. m' avait fait la grace de me doner de quoi paier les epices6• I l me felicite par sa lettre cyd jointe de ma victoire mais i l ne me dit pas un mot de vostre charité. C' est qu' on lui aura sans doubte ecrit qu' elle n ' a etée qu'en papier et non pas en deniers comptans et qu ' il en atend la realité pour s' ene res­ jouir avec moi. En effet, Madame, j' ay remis vostre decharge 7 à Monsieur le General de finances8 tout expedié et depui s ce temps là je n'en ai pas oui et vous aurés toujours plus de lieu de le connoistre dans touttes les occasions. Cependant nous ne nous lasserons pas de vous fournir matiere à des croix, mais de celles qu'on en fait pour les evesques, affin que les penitens de Rome que vous nous marqués n'ayent pas lieu de dire qu'on paye icy en parchemin comme ailleurs. Nous voulons que vous soiés autant sattisfait de nostre confiance que de nostre generosité puisque nous nous confessons à vous d'un j ugement temeraire qui nous a fait presumer qu"aprés trois voyages presque consecutifs vous auriés esté bien sage d'epargner le quattrieme, ce qui est la seule cause que nous ne vous avons point invité pour le jour du Saint Suaire [ . . . ] ». 5 Dans la lettre qu'il adressa au cardinal Altieri le 5 avril ( transcrite à l a note 3 de la lettre 754) Bailly se réjouit effectivement de la concl usion du procès concernant les mines de {' Cogne. Il y joint également la copie de la sentence du 28 mars 1 676. que nous avons repro­ duit dans notre Introduction, note 33, à laquelle nous renvoyons pour plus de détails. 6 Les épices étaient les « présents que les plaideurs faisaient aux j uges » TLFI, s.v. 1 Selon Furetière (op. cit., s.v. descharge ) ce mot, q ue Bailly emploie toujours au masculin. est de genre féminin. Il désigne « la quittance ou la l iberation qu'on donne à un creancier, ou qu'on écrit sur le registre de celuy qui estoit commis à la garde de quelque chose ». li signifie aussi « liberation qu'on obtient par aITest ou à l 'amiable, de q uelques commissions onereuse ». 8 Giovanni Andrea FeITari ou Ferraris, comte de Bagnolo, fut successivement conseiller, intendant général des subsistances de l'armée, contrôleur général des finances. général des finances, président des finances royales, conseiller d' É tat et chef du conseil des construc-

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