La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

266 Correspondance d 'A. Bailly - 1673- 1676 que vous considerés, ma fille", et moi sommes à vous sans reserve » . Je n ' ai ni biens ni avantage que je ne sacrifie sans peine pour mes amis. Aprés cela Madame, ne suis-je pas en legitime droit de vous demander des million � puisque tous vos biens me sont offerts sans reserve et que vous me / [f0 1 v] c les sacrifiez. Tout le monde dit que vous etes ferme divinement et que vous tenez tousjours parolle. Vous me le promettez par toutes les lettres dont vous avez la bonté de m' honorer. Vous m' avez fait la grace, Madame, de me promettre tout et cepandant je me contente de 2000 livres. En verité, Madame, j e suis tenté de disputer avec V.AR . de generosité et presque de renoncer à la croix que vous m' avez promise de vostre chef seulement, sans que j ' aie eu la hardiesse de la lui demander. Mais, Madame, si je ne demande plus rien à V.AR . pour moi, la charité m' oblige de lui faire une tres humble supplication pour Monsieur Je baron Louys de Valeze. C ' est de daigner, s ' i l lui plaist, le dispenser d' aller servir son quartier cette année. Il est tout indisposé, outre qu'il a comencé de faire batir une belle maison dans cette ville qui est une louable decoration et il ne sçauroit quiter sans un nota­ ble preiudice6. J ' atans cette grace de votre bonté et suis respectueusement, Madame, tres humble, tres obeissant et tres obligé serviteur, D. Albert, E. d' Aoste dJe supplie V.A.R. de me renvoier la lettre de feu Madame votre mere ma bone maitresse7• / [f0 3r] Je supplie tres humblement V.A.R. de bien se persuader que les let­ tres, pour le dire ainsi, egaiées que je me done l a l iberté quelque fois de lui ecrire sont produites du seul zele que j ' ai pour son divertissement car enfin, Madame, si les grandes occupations des Princes n ' estoiente assaisonées de temps en temps d'une i nnocente recreation, elles les plongeroient dans une dangereuse melancolie et les religieux mesme [sic] , aprés le repas, ont le plaisir de la conversation et les jeudis tout entiers leur sont donés pour se resjou ir8. Ainsi, Madame, quand je me done la l iberté de vous faire re- 6 Le baron de Vallaise était lieutenant colonel des mi lices du duché d' Aoste, cf. lettre 7 10. 7 C'est la lettre que Bailly avait envoyé à la duchesse, cf. Appendice. lettre P. 8 Traditionnellement Je jeudi était un jour de repos pour les ecclésiastiques.

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