La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Mémoire 668 49 m' a assuré qu' il y en a d' excellentes comme cy" dessus, mais que les Cogni ns les cachent, et y jettent de grosses pieITes dessus pour en oster la conoissance. Il les a veues, il sçait où elles sont. J' envoie l' origi nal d' une lettre escritte à l ' un de mes predecesseurs8 sur ce sujet qui emporte la piece9. Il faudra me la r' envoier car elle / [f0 2r] m' est necessaire. Il est constant1 0 qu ' il y a des pierres precieuses dans ces minie- �------ parce que «Per Io passato il delto Sig. Muta lavorava in detto forno del l a mi niera di Cogne et al presente. per non poterne havere da quella comunità, travaglia in quella di Arnaville che è inferiore a quella di Cogne». Dans le territoire du comte de Challant, à Aymavilles, il y avait un édifice avec forneau et forges de fer que Carlo Muta bâtit et où il travaillait le fer de la mine située dans le Mont Gressan. Elle n'était pas très abondante mais son exploitation est documentée au moins jusqu' en 1 687 car une patente qui porte la date du 1 5 janvier 1688 atteste divers paiements faits par Carlo Muta au patri monial général de S.A.R. (A.S .T., Sezioni riunite, Putenti Co111rol/o Fi11011�e. registre 1 687. L 2 1 8 ; Patenti Piemonte, registre 1 02, f. 1 39). Pendant plus d'un siècle dans l' usine à fer travaillaient des forgerons de Bergame. Certains d'entre eux firent fortune en devenant des entrepreneurs riches et intluents. À Cogne, à deux kilomètres du filon de Licony, se trouvait un autre filon appelé filon du Revers Pel li ssier qui prit plus tard le nom de filon de Carlo Mutta, entrepreneur de Bergame qui fut longtemps accensataire ou locataire fonderie du Desert de Cogne. Il obtint des 'com­ muniers' de Cogne la permission d'extraire du minerai de diverses carrierès et notamment de celle du 'Revers Pel l issier' qui prit pour ce moti f ! " appellation de Carlo Mutta. B .G.S., Fonds Gal Duc, carton LXIV. fasc. 35, Notes diverses sur les mines de Cogne. 8 Nous n ' avons pas retrouvé cette lettre dont le destinataire devait être Mgr Gazino de Verceil, évêque cl'Aoste de 1 528 it 1 557. que Bailly cite à ce propos à la lettre 678. Pierre Gazino, évêque d ' Aoste du 24 janvier 1 528 au 20 mars 1 557, était né à Verceil d'une famille noble. Il devint chanoine régulier de Saint Augustin ù l ' abbaye de Saint-André de la même ville. Homme de doctrine et d' action, ce prélat gouverna avec fermeté son diocèse pendant une des périodes les plus tourmentées de l ' histoire de la Vallée d' Aoste et il sut défendre l'intégrité territoriale du duché d" Aoste tout en le maintenant fidèle aux ducs de Savoie dont les Etats avaient été occupés par les Français. Il convoqua plusieurs synodes et ordonna dans tout le territoire du diocèse des prédications extraordinaires pour enrayer les tentatives des protestants suisses d'introduire la religion reformée clans la Val lée. Pour sauve­ garder la liberté du duché d'Aoste menacée par les armes du roi de France il fit déclarer so­ lennellement, lors de lAssemblée des Trois Etats du 29 février 1 536, ! ' indépendance civile et religieuse du pays. Il lança l ' idée d'un traité de neutralité entre les rois de France ( François l et ensuite Henri Il) et le duché d" Aoste. qui fut effectivement conclu en 1 537 et renouvelé en 1 538, 1 542, 1 552, 1 554 et 1 556. E. BOLLATI. op. cit., t. II, pp. 1 9-27; Dic1io1111aire d "his­ toire et de géogmphie ecclésiastiques, sous la direction de R. AUBERT, Paris, Letouzey et Ané, 1 9 1 2- , t. XX. col . 1 9 1 - 1 92 ; J.-B. DE TILLIER. Historique, cit., pp. 373-375, 404-406. 9 « On dit d'un homme qui raille, qui médit sans reten uë. qu'il emporte la piece » Dirtio11- naire de / 'Académie Française, dédié au Roy, Paris. J. B. Coignard et chez la veuve J . B . Coignard, 1 694, http://www.lib.uchicago.edu/efts/ARTFL/projects/dicos/ACADEMIE/ PREMIERE/ s.v. piece. 10 Il est constant : « certain, indubitable » Dic1io1111aire de / "Académie, cit., s.v. .