La correspondance d'Albert Bailly Volume IX Années 1673-1676 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 672 6 1 reuses bontés que V.A.R. a eu pour elle et, comme j ' ai pris l a liberté de lui demander comment el le s' etoit pu resoudre de quitter un aussi beau sejour qu' est Thurin et où elle avoit eté si bien receue et traitée, elle m ' a repondu avec cette enjouée promptitude d' esprit qui lui est naturell e que V.A.R. / [f0 2r] commençoit à se lasser d ' el le, mais elle a" prononcéh ces parolles d' un air si guai et si spirituel que je les ai cru fort obligeantes et politiques1 . Soudain qu' elle fut arrivée, elle alla voir Mademoiselle Adelede qu' elle trouve admirable et fort ressemblante à V.A.R.. Elle pait au-jour-d' hui pour la Suisse4, accompagnée de Monsieur le marquis de Bourgmenere5. J ' ai cru etre de mon devoir de faire cette petite relation à V.A.R. de laquelle je suis avec mille respects, Monseigneur, tres humble et tres obeissant serviteur et sujet, D. Albert, E. d' Aoste Aoste, ce 19 octobre 1 673 "à dans le ms. "prononcé sur prononça. che le hanno ocrnpate ed aitre noti::ie di nuda istoria dalla f ine del secolo decimo sino al dicembre 1 798, Torino, Derossi, 1 798, 3 vol!., t. TIL pp. 1 55- 1 56, 1 6 1 - 1 62 . 3 Effectivement l e duc n ' avait pas tenu à l a retenir à Turin, si nous croyons à la lettre qu ' i l écrivit a u marquis de Saint-Thomas l e 8 j u i n 1 673, lorsque Marie Mancini s e trouve dans le monastère de la Visitation de Turin ( A.S.T.. Corte, Lettere diFerse Real Casa, Lettere Duchi e Smn111i. m. 65): «Si elle s'obstine ù vouloir sortir de ce monastere pour en aller choisir un autre en Savoye notre intention n ' est pas de forcer sa volonté mais s ' i l luy en mesarrive elle n' aura qu'ù s'en prendre ù sa mauvaise conduite et lors que les quatre mois pour lesquels nous luy avons promis azilè et protection dans nos Estatz seront expirés, elle pourra prendre le chemin que bon l uy semblera puisqu'elle nous donne peu de sujet de nous employer pour son accommodement, n ' ayant non plus cl'egard à notre reputation qu' à la sienne. Sur quoy attendant que vous nous fassieés sçavoir sa resolution, nous prions Dieu qu' i l vous ayt en sa Sainte garde. De Venerie. ce 8 j ui n 1 673 ». 4 Ils s'acheminèrent d'abord versArona, clans \' É tat deM ilan, pourpasseren Suisse. Mais, crai gnant quelque attentat, ils prirent la route du Grand Saint-Bernard. C'est ainsi que le 1 8 oc tobre on les trouve ù Aoste. Ensuite ils franchirent le Saint Bernard et se rendirent ù Bâle. 5 Charles-Philibert cl'Este, marquis de Borgomanero ( 1 649- 1 703 ) , deuxième enfant de Philippe-François d'Este et de Marguerite, tille naturelle de Charles-Emmanuel I de Savoie et de Marguerite de Rossillon. Il fut capitaine des cuirassiers de Marie-Jeanne-Baptiste. ambassadeur du Portugal et grand Chambellan. Ami et mandataire du connétable Colonna, i l s'engagea ù l'égard � de M :ir ie Mancini Colonna ù l' accompagner dans ses voyages. A. MANNO, op. cil., t. IX. p. 1 7 : G. CLJ\RETIJ\, Storia del regno, cit., t. L pp. 842-843.
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