La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga::.ette 344 1 05 et apparemment si degagé et si vuide de celles du monde, que je ne crois pas qu'il songe plus au rnariagex. La Princesse qu' il recherchoit y contribue mervei lleusement par les froideurs que le ciel luy inspire pour ce Prince, et qu ' elle temoigne ne vouloir point du tout epouser. Elle aime le duc d 'Yorck9 quoiqu ' i nferieur en bonne mi ne, et en esprit à M. de Nemours, qui vaut certainement beaucoup, mais la passion de preceder sa tante"', et la princesse de Conti 1 1 en faisant ce mariage, le l uy font preferer à l ' autre quoiqu' inutilernent, car ni M. son pere, ni la Cour ne le permettent point. Les musiciens italiens ont fait merveilles dans le / (f"3v) grand balet du Roy, qui a desj à esté dansé deux fois12• La princesse d' Angleterre 13 s ' y est faite admirer toute jeune qu ' elle est, et une darne me dit hier, qu' elle avoit effacé toutes les autres. débutèrent en 1 627. La constrm:tion de l'église Saint-Paul-Saint-Louis fut achevée en 1 64 1 . Quant au noviciat, i l était établi à l ' hôtel de Mézières et i l était également destiné aux retraites spirituelles des laïques (P. et M.-L. BIVER, Abbayes et couvents de Paris des origines à la fin du XVfll• siècle. Paris, Editions d' H istoire et d' Art, 1 970, pp. 428-60). ' Il s ' agit du projet d'épouser Mademoiselle de Longueville. '' Sur Mademoiselle de Longueville et James Stuart, duc d'York ( 1 633- 1 70 1 ) , cf. gaz. 332, n. 6. '" La tante de Mademoiselle de Longuevil le est la princesse de Carignan, Marie de Bourbon Soissons. " La femme du prince de Conti, Anne-Marie Mancini. En effet, en épousant le duc d'York. Mademoiselle de Longueville contracterait u ne alliance avec le frère du roi d'Angleterre Charles I l . " Le ballet auquel Bailly s e réfère i c i est sans doute celui qui avait comme titre Les Noces de Pélée et de Thétis. Ce ballet, prévu initialement pour le Carnaval, fut remplacé par Je Ballet des Proverbes et reporté après Pâques. officiellement pour des problèmes d'ordre technique liés aux machines. La première représentation eut lieu au théâtre du Petit-Bourbon le 1 7 avril 1 654 et il fut répété sept fois avant la fin du mois. Cette 'Comédie italienne ' , représentée l a première fois à Venise e n 1 639 e t composée par l e musicien Carlo Caprioli sur le livret de Buti, traduit en français par Benserade, eut un succès éclatant à Paris, car i l s ' agissait d' "un des plus somptueux qu ' on püt voir e t l ' un des plus originaux par l 'association qu' i l offrait d'un opéra italien ( . . . ) et d'un ballet à la française, au cours duquel parut le jeune roi." (J. DE LA GORCE, 'Les Noces de Pélée et de Théris ' d 'après les relations des contemporains dans Les noces de Pélée et de Thétis: Venise. 1639-Paris, 1654: actes du colloque international de Chambéry et de Turin, 3-7 novembre 1 999, textes réunis par M . T. BOUQUET-BOYER, Bern, P. Lang. 200 1 , pp. 33-49). J. de la Gorce rapporte les nombreux témoignages des sources officielles Uournaux et gazettes) et des ambassadeurs i taliens, y compris celui de Bailly. Sur les trois musiciens. cf. lett. 335, n. 8. " Il s'agit d' Henriette-Anne, cinquième enfant de Charles l Stuart et d'Henriette de France, qui épousa Philippe d'Anjou. frère de Louis XIV, en 1 660. Elle dansa dans ce ballet avec Je duc d'York, son frère, ainsi qu'avec Je jeune roi Louis XIV et avec Philippe d'Anjou. J. DE LA GORCE, op. cit., p. 42-43.
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